La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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Françoise Spiess, directrice artistique du Festival 20scènes

Françoise Spiess, directrice artistique du Festival 20scènes - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 mai 2007

Enseignante, universitaire et metteur en scène, articulant théorie et
pratique dans sa passion du théâtre, Françoise Spiess est la directrice
artistique de cette jeune manifestation vincennoise.

Pourquoi organiser un festival consacré au théâtre contemporain ?

Françoise Spiess : Je suis toujours un peu désespérée par le fait qu’on
parle beaucoup du théâtre contemporain mais qu’il demeure peu joué et peu connu
du grand public même s’il a pignon sur rue dans de grandes scènes nationales.
J’ai voulu avec ce festival proposer un parcours cohérent dans les ?uvres
d’auteurs vivants travaillant non pas dans la même direction mais dans un même
type d’esprit, et parler de leur écriture avec eux. Après Vinaver, Minyana et
Renaude en 2005, nous accueillons cette année Novarina, Durif et Jouanneau. Nous
avions envie de montrer une autre facette du théâtre contemporain après les
découvertes de la première édition, autour d’une langue différente, plus
fantaisiste peut être, moins directement proche du quotidien. Novarina et sa
langue étrange, superbe, étonnante, s’est immédiatement imposé. Durif joue lui
aussi, en iconoclaste joyeux et dérangeant, sur la poésie de la langue. Et pour
donner la part plus belle aux enfants, nous avons pensé à Jouanneau et à la
saveur de son écriture.

Pourquoi à Vincennes ?

F. S. : Comme j’habite Vincennes depuis longtemps et que la nouvelle
structure « C’ur de Ville » offrait la possibilité d’accueillir cette
manifestation, j’ai décidé de lancer cette biennale qui n?est pas dédiée aux
seuls Vincennois mais que la municipalité soutient très activement. Nous nous
sommes inscrits dans les années creuses d’une autre biennale : le festival
America.

« Nous tenons beaucoup à l’idée d’apporter le théâtre à tous. »

Quel est l’esprit de ce festival ?

F. S. : Pour que les gens s’y retrouvent, nous avons voulu montrer
comment la création se construit, s’accompagne et se nourrit en permettant aux
trois auteurs d’évoquer les arts et les artistes qui alimentent leur imaginaire.
Nous voulons que cette semaine de festival soit une espèce de foisonnement dans
toute la ville mais aussi qu’elle soit l’occasion de rencontrer et de comprendre
l’?uvre des auteurs invités. En 2005, les tables rondes organisées avec exigence
par Michel Corvin de manière à comprendre les écritures contemporaines ont eu un
énorme succès. Cette année encore nous inviterons universitaires et metteurs en
scène à débattre sur le thème et les ?uvres en présence. Nous tenons beaucoup à
l’idée d’apporter le théâtre à tous, ce pourquoi nous faisons aussi un gros
travail auprès des écoles. Un des caractéristiques de la manifestation de cette
année c’est qu’elle accueille des auteurs, Jouanneau et Durif qui travaillent
beaucoup pour les enfants et qui se sont mis à la disposition des écoles en
amont du festival à travers des ateliers d’écriture, notamment par Internet. Il
y aura donc cette année beaucoup plus de spectacles pour enfants que lors de la
précédente édition.

Propos recueillis par Catherine Robert

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