Entretien Thomas Jolly
Une aventure enthousiaste et [...]
La compagnie nationale norvégienne de danse contemporaine présente en avant-première une pièce de Sang Jijia, artiste internationalement célébré, dont le travail en tant que chorégraphe n’est pas encore connu en France.
« Carte Blanche », c’est le nom d’une compagnie de danse contemporaine au statut original. Fondée en 1989, elle est composée de danseurs permanents, venus de tous horizons et dotés d’une solide expérience scénique sur le réseau international. Ils ne sont pas réunis autour d’un chorégraphe qui chapeauterait le projet, mais se mettent au service de chorégraphes invités, venus du monde entier et déployant des esthétiques extrêmement contrastées : de ces invitations sont nées des œuvres marquantes, des plus conceptuelles aux plus techniques, des plus dansées aux plus théâtrales. Chaque année, deux ou trois pièces naissent dans ce cadre. On retiendra, entre autres, les créations d’Ina Christel Johannessen, Ohad Naharin ou Rui Horta. Ces invitations sont également des marques d’engagement pour l’émergence de jeunes chorégraphes, qui trouvent auprès de Carte Blanche des conditions de travail et de visibilité leur permettant de déployer, parfois pour la première fois, leur activité créative avec un groupe de danseurs nombreux et des moyens techniques optimaux.
Sang Jijia, entre Orient et Occident
Pour 2013, la compagnie norvégienne se lance dans un nouveau défi, avec l’invitation de Sang Jijia, chorégraphe chinois, originaire du Tibet. Connu comme danseur – il a notamment étudié et collaboré avec la compagnie de William Forsythe – et comme chorégraphe, il a présenté ses pièces en Corée, en Suisse, à Taiwan, aux Pays-Bas… Mais pas encore en France. Son travail est une étonnante alliance mêlant une esthétique orientale et des préoccupations liées aux avant-gardes des arts plastiques, de l’architecture et du multimédia : une œuvre « à la lisière », attentive aux contrastes, mais aussi aux porosités entre les corps et les cultures. On ne peut donc qu’attendre avec impatience le résultat de cette interaction entre un chorégraphe au parcours atypique et les quatorze danseurs de Carte Blanche, qui nouent toujours un rapport particulièrement puissant avec le public. C’est sur la grande scène de l’Onde que ce projet sera conçu, répété, puis présenté en avant-première pour clore la saison chorégraphique, le 30 mai. Avant la représentation, à 19H, un « atelier du regard » animé par Delphine Bachacou sera l’occasion de découvrir plus finement la danse contemporaine, et d’ouvrir son regard aux expériences sensorielles auxquelles nous invitent les danseurs de cette création événement.
Marie Chavanieux
Une aventure enthousiaste et [...]