Marion Carriau raconte des histoires, entre sources réelles et pouvoir de l’imaginaire
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Auparavant breaker très identifié à l’international, Bruce Chiefare prend le virage de la création en 2017 en fondant la compagnie Flowcus. Sa prochaine pièce, Break, élabore des ponts entre l’art chorégraphique et l’art ancestral du bonsaï, et déploie une réflexion sur la gestuelle du break.
Quelles ont été les étapes de votre carrière ?
Bruce Chiefare : Les clips à la télé et mes parents qui pratiquaient les arts martiaux m’ont bercé. J’ai commencé les battles timidement, puis j’ai été champion de France en 2001, et tout est allé très vite. J’ai beaucoup voyagé, notamment en Corée et au Japon où le break est très développé. J’ai ensuite été interprète pendant 10 ans dans plusieurs compagnies, dont Käfig ou Accrorap, et j’ai tourné avec toute une génération de chorégraphes. Puis, en 2017, j’ai monté ma compagnie, Flowcus.
Votre école étant le break, quelle est la ligne artistique de votre compagnie ?
B.C. : En tant qu’interprète de break, j’ai participé à une quarantaine de pièces, mon corps a ainsi vécu beaucoup de choses… Devenu chorégraphe, je ne souhaitais pas prolonger cette expérience mais plutôt remettre en question cette gestuelle acquise. J’avais auparavant pratiqué l’art du bonsaï, ces petits arbres japonais en pot. C’est cela qui a constitué le point de départ au début de Flowcus : comment le vivant, le végétal, peut intégrer une écriture chorégraphique et court-circuiter une esthétique. Le break se joue dans la surenchère et la performance. Avec le bonsaï, j’ai appris à utiliser la lenteur. J’étais connu pour être un danseur très rapide qui réalisait un maximum de mouvements dans un temps très court. Désormais ma réflexion est de déterminer jusqu’où le mouvement peut aller avant d’en attaquer un autre. Ma posture de chorégraphe s’est déplacée : plutôt que de tout contrôler, je cherche ce qu’il peut ressortir de chaque mouvement, en laissant de côté la virtuosité. Je défends cette idée de court-circuiter les pratiques, de bousculer l’esprit compétitif et codifié du break pour mettre en avant l’artistique.
Pour Break, comment s’organise le travail autour de l’art du bonsaï ?
B.C. : Nous nous sommes rapprochés de Jean-Philippe Hoareau, dont le métier est de s’occuper des bonsaïs. Il est venu en résidence, avec les danseurs, nous sensibiliser à cet art. Dans chaque ville où on va, nous travaillons avec des arbres différents. Nous trouvons des passionnés ou des clubs, et construisons les pièces avec ce qu’on nous met à disposition : à Annecy, ce sont beaucoup d’arbres à aiguilles, de pins, en Bretagne ce sont plutôt des hêtres. À chaque fois nous reconstruisons une relation et je trouve formidable que le public puisse observer un paysage qui correspond à ce qui l’entoure et qui lui est proche.
À quelle étape de structuration en êtes-vous ?
B.C. : Nous avons de plus en plus de soutiens, et des projets dans des écosystèmes qui nous font sortir de notre cadre. Le mécénat de la Caisse des Dépôts est intervenu au meilleur moment pour nous, lorsque nous avons débuté la production de Break. C’est un quintet, une première pour nous donc nous avions besoin de soutiens plus importants pour arriver au bout du projet. La Caisse des Dépôts nous a permis d’acquérir une crédibilité, mais aussi de bénéficier de conseils, pour déterminer à quels endroits notre démarche pouvait avoir un écho, à quelles portes nous pouvions frapper. De nombreux projets sont aujourd’hui en réflexion, toujours en lien avec notre choix du vivant, en particulier du monde végétal, qui agit sur la gestuelle et la technique du break et du hiphop.
Entretien réalisé par Louise Chevillard
le 12 janvier à L’Auditorium Seynod à Annecy, le 27 janvier au Festival Décadanse, au Mac Orlan à Brest, le 9 février au Festival Hip-Hip Never Stop à Saint-Martin d’Hères, le 15 février au Festival Waterproof, au Triangle à Rennes, le 14 mars à Plateforme Tremplin à L’Etoile du Nord à Paris, le 30 mars au Festival Conversations au CNDC d’Angers.
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