Bruce Chiefare choisit de ralentir et de réinventer le break
Auparavant breaker très identifié à [...]
L’ascension de la compagnie Mazelfreten qui réunit les chorégraphes Laura « Nala » Defretin et Brandon « Miel » Masele a été fulgurante. Retour avec Laura Defretin sur ce parcours exceptionnel.
Vous venez de présenter votre dernière création Mémento, pouvez-vous expliciter votre démarche ?
Laura « Nala » Defretin : Brandon Masele et moi-même mélangeons nos esthétiques. Il est danseur électro et je suis issue du hip hop. Après Rave Lucid, une pièce exclusivement électro créée en 2022, nous avons souhaité revenir à nos fondamentaux et réaffirmer notre gestuelle et notre identité chorégraphique en poussant encore plus loin cette recherche d’écriture chorégraphique à quatre mains. Memento est une sorte de biographie, de témoignage et de célébration de ce que sont Mazelfreten, notre compagnie, et les valeurs qu’elle représente. C’est-à-dire l’esprit du collectif. Dans nos cultures respectives existe cette idée de communauté, de grandir et d’évoluer ensemble. C’est une dimension très forte de notre travail qui se retrouve énormément sur scène. Parallèlement, il est tout aussi capital de bâtir et développer sa propre personnalité. C’est Rave Lucid, notre troisième pièce, qui nous a fait connaître et gagner en visibilité et en ampleur aux yeux des institutions comme du grand public.
Rave Lucid a été votre première pièce soutenue par la Caisse de Dépôts, comment cela a-t-il affecté votre parcours ?
L.N.D : Rave Lucid a été une étape importante. Brandon et moi avons fondé la compagnie en 2016 mais nous n’avions pas de structure. Nous passions par Sobanova qui assurait la production déléguée. C’est ainsi que nous avons monté nos deux premiers duos. Brandon avait toujours voulu faire une pièce électro de groupe. Donc il a commencé à travailler sur un petit format de cinq minutes. Nous avons alors postulé au concours Danse élargie, et, quand ce projet a été retenu, il a beaucoup attiré l’attention des programmateurs. À peine après avoir montré ces cinq minutes, La Villette nous a demandé d’en faire une création de 45 minutes ! C’était un immense tournant pour nous car nous nous sommes retrouvés à devoir travailler avec douze personnes. C’était le bon moment pour commencer à s’émanciper et à se structurer concrètement via notre compagnie. Nous avons répondu à l’Appel à projet de la Caisse des Dépôts. Nous avons embauché une administratrice. Aujourd’hui la compagnie Mazelfretten est indépendante et nous collaborons avec une boîte de diffusion artistique.
La Caisse des dépôts vous a-t-elle aidé dans cette structuration ?
L.N.D : Financièrement parlant la Caisse des Dépôts nous a attribué une aide importante, car un budget pour une création comprenant treize personnes monte très vite. Leur soutien a représenté entre 15 et 20% du budget global. Aujourd’hui, ils nous accompagnent également sur Memento. Au-delà de l’apport financier nous avons eu l’opportunité de participer à plusieurs formations, grâce notamment à des webinaires qui permettent de rencontrer différents intervenants, ou d’aborder certaines notions dont nous avons besoin en tant que jeune compagnie qui commence à intégrer le milieu.
Cela vous a-t-il apporté de nouveaux coproducteurs ou partenaires ?
L.N.D : Le soutien de la Caisse des Dépôts apporte une valorisation du travail de la compagnie. C’est un label qui permet de donner plus de crédibilité à notre projet, un coup de projecteur sur Mazelfreten aux yeux des professionnels et des institutions. De plus, la Caisse des Dépôts compte de nombreux partenaires et nous met en relation avec les institutions avec lesquelles elle travaille. Grâce à leur mécénat, nous avons pu rencontrer un réseau que nous n’aurions peut-être pas osé contacter, ou qui n’avait pas entendu parler de nous ou même qui n’aurait jamais répondu si nous les avions contactés seuls.
Propos recueillis par Agnès Izrine
le 27 février à Choisy le roi, le 7 mars au Théâtre de Corbeil Essonne, le 12 mars au CDA Enghien, les 14 et 16 mars à La Villette, du 26 au 29 mars à Bar-le-Duc, les 26 et 27 avril à l’Espace 1789 - Saint Ouen.
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Marion Carriau aime raconter des histoires, [...]