La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -199-Chaillot, saison 2012/2013

BIENNALE D’ART FLAMENCO DE PARIS

BIENNALE D’ART
FLAMENCO DE PARIS - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 juin 2012

Pour la première fois en France, une biennale se consacre au flamenco : dix jours durant, le Théâtre National de Chaillot vibre au rythme des chants et des pas andalous.

En 2010, le flamenco a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Un tel symbole est aussi l’occasion de se poser quelques questions : que connaissons-nous de cette expression culturelle complexe ? Au-delà des clichés, que savons-nous des réinventions contemporaines et des recherches des artistes – andalous, espagnols ou autres – qui travaillent le flamenco aujourd’hui ? Si le flamenco est né en Andalousie, il a progressivement gagné bien d’autres territoires. La France notamment a été une terre d’accueil pour le flamenco. Cette danse lyrique et percussive, accompagnée à la guitare et aux castagnettes, rappelle à tous des images et des sonorités familières : notre imaginaire est marqué par le flamenco. Jamais un événement de telle ampleur n’avait été organisé : la Biennale d’art flamenco de Paris, et l’occasion de plonger dans le flamenco sous toutes ses formes, des plus traditionnelles aux plus avant-gardistes. En lien avec la Biennale de flamenco de Séville, elle nous propose aussi de découvrir son influence sur des arts divers : cinéma, littérature, peinture, photographie…
 
à la découverte d’une culture
en mouvement
Plusieurs des pièces présentées sont aussi une introduction à la culture andalouse et espagnole. Ce sera le cas du spectacle de la Familia de los Reyes, grande famille représentante de la culture flamenca, ou encore, sur un autre mode, de Federico según Lorca, d’Eva Yerbabuena : entourée de sept autres danseurs, la chorégraphe nous invite à découvrir l’univers de Federico Garcia Lorca. Les émotions du grand écrivain, ses douleurs et sa libération par la poésie fournissent la matière de cette danse intense. Quant à Carmen Lilith, de Francisco Ortuño Millán, avec la danseuse Concha Vargas et quatre autres artistes musiciennes et chanteuses, elle explore et rejoue la figure de Carmen. Trois éléments fondent initialement le flamenco : le chant, la danse et la guitare, indissolublement liés. La danse flamenca, tout particulièrement, a suscité de nombreuses recherches et transformations. La danseuse Rocío Molina, qui présente son Danzaora, travaille ainsi sur la déformation de la technique qu’elle maîtrise si bien. Andres Marin est lui aussi connu pour son questionnement du vocabulaire et des traditions, dans une optique de création toujours renouvelée. Le métissage sera également présent sur le mode de rencontres avec l’esthétique contemporaine ou hip-hop : les projets de duos entre Eva Yerbabuena et Carolyn Carlson, ainsi qu’entre Andres Marin et Kader Attou, sont particulièrement enthousiasmants. Conférences, rendez-vous, ateliers pratiques complétent ce programme culturel de haute volée.

Marie Chavanieux


 
Du 19 au 28 juin 2013

A propos de l'événement



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