La Terrasse

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BELEN MAYA

BELEN MAYA - Critique sortie Danse

Publié le 10 juin 2010

LE FLAMENCO COMME EXERCICE SPIRITUEL

PRESENCE INTENSE, FEMINITE OMBRAGEUSE, GESTE SENSUEL COUPE A VIF… BELEN MAYA A IMPOSE SUR LA SCENE FLAMENCO UN STYLE BIEN A ELLE. AVEC TRES, ELLE POUSSE LOIN L’EXPLORATION INTIME DE LA RELATION ENTRE MUSIQUE, SENSATION ET MOUVEMENT.

« Je n’ai jamais accepté les limites dans ma danse. » Belén Maya
 
Comment avez-vous développé votre propre style ?
Belén Maya : Bien que fille d’artistes flamenco, j’ai commencé très tard mon apprentissage, à dix-huit ans. Durant neuf mois, j’ai étudié à l’Ecole du Ballet national de Madrid puis j’ai rejoint la compagnie de mes parents à Séville, tout en me produisant dans les « tablaos », ces cabarets pour le flamenco. Pendant ces années-là, j’ai essayé de travailler avec beaucoup de danseurs différents, afin de collecter des matériaux et d’enrichir ma danse. J’ai ainsi croisé plusieurs sources, jusqu’à la tradition indienne, le contemporain et même certaines disciplines gymniques telles que la boxe Thaï. Le flamenco est pour moi une forme d’art ouverte, qui, comme toute autre, continue d’évoluer chaque jour. La liberté qui a toujours porté la démarche artistique de mes parents a sans doute stimulé cette curiosité. Je n’ai jamais accepté les limites dans ma danse.
 
Qu’est-ce qui caractérise votre danse ?
B. M. : Elle est structurée par les lignes, la géométrie, les oppositions : la rondeur et la vivacité, le féminin et le masculin, le flux et l’inflexion… Également une certaine façon d’utiliser la « bata de cola », c’est-à-dire la rode à traîne. Mon parcours se dessine de création en création, suivant les expériences précédentes et les nécessités que je ressens. Dans Tres, trio pour une guitare, un chanteur et une danseuse, je privilégie une approche minimaliste, qui tranche avec les pièces de groupe. Avec cette forme simple, je peux m’aventurer très loin dans l’exploration de la relation entre la musique, la sensation et le mouvement, jusqu’à trouver la résonnance intérieure.
 
Le flamenco participe-t-il d’une recherche spirituelle ?
B. M. : Oui. Mon premier spectacle s’intitulait d’ailleurs La bonté en nous. Ma compagnie réunit quelques-unes des plus grandes danseuses : Isabel Bayón, Rafaela Carrasco, Yolanda Heredia… Ensemble, nous développons une réflexion sur la féminité et la spiritualité dans le flamenco. Personnellement, lorsque je danse en scène, je me sens en totale connexion avec mon corps et mon esprit, j’éprouve souvent une joie profonde…

Entretien réalisé par Gwénola David


 
Tres, de Belén Maya, dans le cadre du Temps fort flamenco, du 24 au 28 mai 2011.

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