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Focus -292-Au Théâtre de Caen, l'art de surprendre
L’île enchantée de l’héroïne de Haendel, chantée ici par Karina Gauvin, s’anime sous l’impulsion d’un duo d’artistes tchèques de tout premier plan : le chef Václav Luks, désormais bien connu à Caen, et le metteur en scène Jiří Heřman.
Il y a douze ans, Václav Luks et le Collegium 1704, alors fraichement fondé, prenaient place dans la fosse du Théâtre national de Prague pour Rinaldo, leur toute première production lyrique, dans une mise en scène de Louise Moaty. Ce sera aussi le début d’une fructueuse collaboration avec le Théâtre de Caen. Retour à Haendel aujourd’hui avec Alcina, puisé à la même source: l’Orlando furioso de l’Arioste. « En 1711, Rinaldo marquait les débuts à Londres de Haendel, qui voulait évidemment s’y montrer sous son meilleur jour, rappelle Václav Luks. Vingt-quatre ans plus tard, avec Alcina, il participait à l’ouverture du théâtre de Covent Garden et renouait avec ce qui avait fait son triomphe. Ce sont deux œuvres féeriques, qui jouent sur l’illusion ».
Magie et humanité
De fait, en suivant les sortilèges d’Alcina, l’opéra ouvre toutes grandes les portes de l’imagination. Jiří Heřman, qui met en scène cette nouvelle production, au Théâtre national de Brno puis à Caen, le reconnaît : « Quand je commence à travailler sur un opéra, je commence par fermer les yeux et écouter. C’est la musique — et l’histoire que raconte la musique — qui inspire les images, l’espace, la façon de communiquer avec le public. Et en effet, Alcina est une œuvre qui ouvre des perspectives infinies à l’imagination. Pas seulement du fait de la magie, des jeux d’illusion, mais aussi par son humanité. C’est un opéra sur la perte de l’autre, et comment cela nous transforme ». Ainsi, l’ouvrage n’appelle pas, selon Jiří Heřman, une gestuelle d’époque mais plutôt une « expression naturelle », capable de rendre toute la psychologie présente, en particulier, dans les nombreuses arias, que Haendel a particulièrement développées. Avec Karina Gauvin dans le rôle-titre, Mirella Hagen en Morgana et le contre-ténor Ray Chenez en Ruggiero, Václav Luks et le brillant Collegium 1704 ont les clefs de l’enchantement lyrique.
Jean-Guillaume Lebrun
Les 5, 6, 12,13 et 18 février 2022.
Tél : 02 31 30 48 00
Site : theatre.caen.fr
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