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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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Festival Mar.T.O.

Festival Mar.T.O. - Critique sortie Danse
Crédit photo : Herman Helle Légende photo : Hotel Modern évoque l’irreprésentable : la vie dans les camps de la mort

Publié le 10 novembre 2008

Pour sa 9ème édition, le festival de MARionettes et de Théâtres d’Objets propose des spectacles qui donnent à voir le monde de façon crue et onirique.

Les revoilà ! Comme chaque année à la tombée de l’automne, elles établissent leur camp dans les Hauts-de-Seine. Elles ? C’est-à-dire les marionnettes, ce drôle de peuple qui défie sans complexe les atours de la figuration pour monter le monde d’aujourd’hui dans sa vérité crue, onirique et tragique. Plus insolentes que jamais, elles croquent leurs contemporains avec délice et cueillent malicieusement quelques-uns de leurs fieffés travers. C’est par un singulier Capharnaüm que s’ouvre cette 9ème édition. Donnée en lever de rideau et chaque jour différente, cette forme brève, conçue sous la houlette du metteur en scène Alain Gautré avec de jeunes professionnels diplômés de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette, allie clown et manipulation d’objets. Chez Mireille & Mathieu, le rire prend des couleurs de joyeux délire : dans leur bazar de foire, chaque objet devient sujet d’une saynète saugrenue à point.
 
Montrer l’irreprésentable
 
Pour se rire de l’égoïsme, de la mort, de la violence, la compagnie bien nommée aïe aïe aïe a inventé Beastie Queen, une mademoiselle petite teigne qui énerve grave. Cette année, les marionnettes s’emparent aussi de la littérature : Bérangère Vantusso met en scène Les Aveugles de Maeterlinck et fait entendre, au creux des silences hésitants, le désarroi face à l’inconnu. Les québécois du Sous-marin jaune jouent quant à eux Les essais de Montaigne, entre cours d’initiation politique et épisodes bucoliques. Avec Court-miracles, Le Boustrophédon évoque, sous la direction de Christian Coumin, la vie d’un camp de rescapés, entre héroïsme et lâcheté ordinaire. Dans Kamp, les hollandais d’Hotel Modern osent représenter l’irreprésentable, c’est-à-dire Auschwitz, et questionner notre rapport à l’histoire. Une œuvre rare. A ne pas manquer.
 
Gwénola David


MAR.T.O., du 12 novembre au 13 décembre 2008, au Théâtre Firmin Gémier d’Antony (01 46 66 02 74, au Théâtre Victor Hugo de Bagneux (01 46 63 10 54), au Théâtre Jean Arp de Clamart (01 41 90 17 02), au Théâtre des Sources de Fontenay-aux-Roses (01 41 13 40 80), au Théâtre 71 de Malakoff (01 55 48 91 00), au Théâtre de Vanves (01 41 33 92 91).

A propos de l'événement


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