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Toutes trois se sont rencontrées sur des plateaux de théâtre, en France ou au Maroc. Les comédiennes Sanae Assif et Amal Ayouch, mises en scène par Anne-Laure Liégeois, nous ouvrent les pages de l’œuvre de Fatéma Mernissi, grande sociologue féministe marocaine disparue en 2015.
Comment est né votre désir de créer un spectacle autour de l’écriture de Fatéma Mernissi ?
Anne-Laure Liégeois : Il est né de ma rencontre avec Amal Ayouch, l’une des comédiennes de la version franco-marocaine de Roméo et Juliette que j’ai mise en scène en 2019, et avec Sanae Assif, qui elle jouait dans le Peer Gynt que j’ai monté au Théâtre du Peuple de Bussang, en 2021. Ces deux comédiennes très engagées avaient l’une et l’autre envie de véhiculer la parole de Fatéma Mernissi. Lorsque nous nous sommes rencontrées, elles m’ont demandé si cela m’intéressait de mener ce projet avec elles. Le rapport à l’engagement et aux combats des femmes ayant toujours été très important dans ma vie, j’ai immédiatement dit oui.
Que pourriez-vous dire de cette grande intellectuelle ?
A.-L.L. : C’est une femme qui a eu le courage, dans un monde dominé par les hommes, de combattre la misogynie, de parler de la difficulté des femmes à accéder au pouvoir. Fatéma Mernissi avait beaucoup d’humour et un charisme incroyable. Elle était tout le temps en train de rire, tout le temps en train d’aller vers les autres… En plus de ces œuvres de sociologie, elle a écrit un roman très important, Rêves de femmes : une enfance au harem, sur lequel nous nous sommes largement appuyées pour composer le texte de ce spectacle. Nous avons également puisé dans Le Harem et l’Occident, Le Harem politique : le prophète et les femmes, Le Monde n’est pas un harem… Fatéma Mernissi avait la capacité de faire passer des idées fortes en racontant des histoires.
À travers quel procédé théâtral éclairez-vous ces œuvres ?
A.-L.L. : Nous avons imaginé une rencontre avec deux femmes, une fausse conférence, un moment d’échange muet puis parlant avec la pensée de Fatéma Mernissi. Pour moi qui aime tant la langue et le pouvoir des mots, je suis ici dans mon élément. Pour Fatéma Mernissi, les mots étaient toujours libérateurs et facteurs d’émancipation. Ce spectacle, qui est d’une forme très simple, est centré sur ce que sont Sanae Assif et Amal Ayouch : des femmes qui savent porter des propos importants avec distance, sourire et humilité.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 13h. Relâche les 12 et 19 juillet. Tél : 04 90 85 12 71. Durée : 1h15.
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