La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Gros Plan

Faits d’hiver

Faits d’hiver - Critique sortie Danse
Crédit photo : Lot Légende photo : Carlotta Ikeda invente un Uchuu cabaret aux lisières des imaginaires enfantins

Publié le 10 janvier 2009

L’édition 2009 du festival témoigne de la diversité des esthétiques qui travaillent la danse aujourd’hui. A découvrir en compagnies des 21 chorégraphes invités.

« Danse d’auteurs »… C’est là sans doute, dans le sous-titre du festival, que se noue le point commun des artistes de l’édition 2009. « La danse est entrée dans une période où aucun courant esthétique ne domine plus nettement, contrairement à la situation qui a prévalu ces dernières années, remarque Christophe Martin, directeur de la manifestation. Certaines formes, hier un peu vite remisées, retrouvent le chemin des plateaux. Le mouvement et la chorégraphie au sens classique regagnent leurs lettres de noblesse. Les tenants d’une danse dite « conceptuelle » ont évolué. D’ailleurs, les antagonismes n’apparaissent plus aussi radicalement. Les possibles sont ouverts. ». En témoignent les 18 pièces à l’affiche. Certes, le duo trace un maillon qui relie plusieurs propositions. « Cette figure emblématique de la danse demeure source d’inspiration et relance encore aujourd’hui la créativité des auteurs. À deux, le monde peut se dire… ». Ainsi Erika Zueneli et Kataline Patkaï, qui jouent In-Contro en double « je » ; Bruno Pradet et Hervé Diasnas qui, pour (HBDP), ont imaginé une rencontre de deux drôles de types, quelque part entre Beckett et Kafka. Ou Nadine Fuchs et Marco Delgado, qui, déroulant l’imaginaire d’un titre à n’en plus finir (Manteau long en laine marine porté sur un pull…), en profitent pour disséquer les processus de mise en scène à la pointe de l’humour. Dans Je pense comme une fille enlève sa robe, Perrine Valli se lance aussi dans le duo, mais en se confrontant à l’altérité d’un autre travail corporel, centré sur la voix.

Démarches d’auteurs

Ce sont pourtant les solos qui dominent la programmation. Les artistes en explorent toutes les variations, depuis les imageries du corps d’Eléonore Didier, au travail singulier du mouvement de David Wampach, en passant par le cinglant Ad Vitam de Carlotta Sagna, ou la quête identitaire de Pierre-Johann Suc. Plusieurs chorégraphes ont frotté leurs imaginaires à d’autres univers, tels Sophie Lamarche avec Louise Bourgeois, Virginie Mirbeau avec le mythe de Médée, Anna Ventura avec le Faune ou Thomas Lebrun qui fouille toujours avec autant de plaisir le répertoire musical. Quant à Gaël Seboué et Alexandre de la Caffinière, ils ont répondu à la commande du festival qui chaque année demande à deux danseurs de retracer leur chemin d’interprète. « Faits d’hiver s’attache à présenter des démarches d’auteurs, donc des personnalités fortement marquées. D’où ce contraste des formes, voire cet éclectisme. » ajoute Christophe Martin. Ce que confirment également les univers très singuliers de Jean-Claude Gallotta et Josette Baïz, qui reprennent Ulysse, de Carlotta Ikeda, qui invente un Uchuu cabaret aux lisières inquiétantes des imaginaires enfantins, ou encore d’Orin Camus, qui tend le paradoxe entre identité commune et individuelle.

Gw. D.


Faits d’hiver, du 9 au 29 janvier 2009. Rens. www.faitsdhiver.com.

A propos de l'événement


x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur la Danse

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur la Danse