Faits d’hiver 2022, 16 lieux en Île-de-France et 51 représentations
Île-de-France / Temps fort
Publié le 17 décembre 2021 - N° 295Il faut bien un mois entier pour se rendre à l’évidence d’une danse incroyablement obstinée, résistante, vibrante et salutaire ! Cela se passe du 17 janvier au 16 février, dans 16 lieux d’Île-de-France, pour 51 représentations.
Diversité des formats et des générations, pluralité des langages, la programmation du festival Faits d’hiver joue le jeu d’une danse à la fois inscrite dans son histoire et dans la société d’aujourd’hui. Chorégraphes et interprètes sont les signataires d’une danse d’auteur profondément défendue par son directeur artistique Christophe Martin. Un bel exemple avec les Bêtes de scène de Jean-Christophe Bleton, pris en flagrant délit d’hommage au corps dansant, ou plutôt aux danseurs. Ceux-là, dans la fleur de leur soixantaine, livrent une vision non édulcorée de leur rapport à l’âge, de la pression sociale et des enjeux d’un métier en quête de performance et de rentabilité. Les deux versions du spectacle – masculine et féminine – sont présentées ici, et révèlent chacune leurs surprises et leur impressionnant casting. La figure de la femme se révèle très active dans nombre de propositions. Après les Amazones de Marinette Dozeville, les Guérillères de Marta Izquierdo Muñoz, on pourra rencontrer la Wo-man d’Amala Dianor, fruit de la transmission de son solo emblématique Man Rec à la danseuse Nangaline Gomis, dont il partage les mêmes origines sénégalaises. Wanjiru Kamuyu relate quant à elle son propre parcours dans An Immigrant’s Story, et Teresa Vittucci s’inspire de mythes originels pour passer de Pandora ou Eve aux combats queer féministes dans Doom.
Des solos et des grandes pièces de groupe
Deux chorégraphes de la programmation s’extraient de ces thèmes d’actualité pour creuser la question toujours brûlante de la composition chorégraphique liée à la composition musicale. Yuval Picq, qui n’a jamais cessé d’être inspiré par ce dialogue, s’attache à Bach et ses œuvres pour violon dans une grande pièce où huit danseurs travaillent conjointement la notion de groupe et d’ensemble (Vocabulary of need). Chez Béatrice Massin, la structure musicale donne un cadre à la danse, à travers l’étude du rondeau, qui devient un jeu de couleur et de légèreté, au titre évocateur d’ABACA. Le Festival s’achève également en musique avec l’invitation de la compagnie K622 et les deux solos fondateurs du travail de Mié Coquempot, An H to B et Nothing but, sur des partitions de Morton Feldman et Ryoki Ikeda.
Nathalie Yokel
A propos de l'événement
Festival Faits d’hiverdu lundi 17 janvier 2022 au mercredi 16 février 2022
Renseignements : Micadanses, 20 rue Geoffroy L’Asnier, 75004 Paris.
Tél. : 01 71 60 67 93.