« Envols » trois pièces à la modernité entrainante des chorégraphes Trisha Brown, Jan Martens et Jiří Kylián et le Ballet de l’Opéra de Lyon
Opéra de Lyon / Chor. Trisha Brown / Jan Martens / Jiří Kylián
Publié le 23 septembre 2024 - N° 325Le Ballet de l’Opéra de Lyon nous fait traverser trois pièces à la modernité entrainante, Set and Reset / Reset de Trisha Brown, Period Piece de Jan Martens et Bella Figura de Jiří Kylián, créées à plusieurs décennies d’écart.
Le Ballet de l’Opéra de Lyon navigue entre l’académisme contemporain de Jiří Kylián, le post-modernisme de Trisha Brown et la danse émotive de Jan Martens dans un programme intitulé Envols. La soirée s’ouvre sur Set and Reset / Reset de Trisha Brown, une version de l’emblématique Set and Reset (1983), qui a été transmise au Ballet de l’Opéra de Lyon en 2005. On y retrouve le minimalisme dynamique de la chorégraphe américaine, les jeux avec la gravité, les balancements des bras, notamment dans une même phrase répétée encore et encore dans différentes directions de manière aléatoire. Elle crée ainsi une structure en perpétuelle transformation. Cette soirée embrasse aussi les ondulations magnétiques du célèbre Bella Figura de Jiří Kylián, créé en 1995 pour le Nederlands Dans Theater et entré au répertoire du Ballet en 2007.
Une troupe puissante
La grâce et la facétie de ce ballet se déploient à nouveau, les interprètes habillés de grandes jupes rouges font éclater l’humanité de leurs émotions, à travers des étreintes passionnées. Des images irréelles surgissent, où se mêlent danses classiques, modernes et traditionnelles, pour questionner le dispositif du spectacle, qui continue à faire “bonne figure”, même quand la société est défaillante. Toujours en contact avec les mouvements du monde, Jan Martens s’attaque à Trois danses (1973) du compositeur polonais Henryk Górecki et réactive cette pièce de groupe pour la soliste Kristina Bentz afin de créer Period Piece (2020). La danseuse évolue sur des airs galvanisants, lancée comme une toupie. Elle déploie une énergie surhumaine face à celle du collectif, et cette pièce puissante appelle une grande troupe de d’interprètes. Une manière d’incarner l’état de lutte et de résilience dont il faut s’armer pour affronter l’instabilité et les crises actuelles.
Belinda Mathieu