La Cie du Détour questionne les messages des contes de notre enfance avec On vous raconte des histoires
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Avignon / 2022 - Entretien / Adèle Zouane
La mort, c’est droit devant ! Chemin incertain mais issue fatale ! Adèle Zouane défie la Grande Faucheuse, danse avec elle, la chante, joue à la chercher et nous fait mourir de rire en attendant.
Pourquoi ce thème ?
Adèle Zouane : Parce qu’on va tous mourir ! Avec un thème comme celui-là, on est sûr de ne pas se tromper : on touche tout le monde ! À vrai dire, c’est un sujet qui m’angoisse pour de vrai, non pas à cause des deuils possibles, mais à cause de cet inexorable de la condition humaine. J’aime bien partir des choses les plus grandes pour parler de choses personnelles ; je l’avais fait avec mon précédent spectacle sur l’amour. Concernant la mort, je crois qu’en rire est la meilleure solution. Plus on y pense, plus on la supporte, disent les philosophes. Alors parlons-en ! C’est vraiment propice à la connivence de s’adresser à des gens qui vont tous mourir, en leur rappelant qu’on est tous dans le même bateau.
Comment vous y prenez-vous sur scène ?
A.Z. : Je suis toute seule jusqu’au bout. Il n’y a rien sur scène. Quasi pas de technique. C’est un spectacle presque fragile. Il n’y a que de la parole, comme dans une grande discussion. J’alterne entre moments de réflexion et rires. Je veux surtout qu’on puisse sortir du spectacle avec l’envie de vivre, après avoir lâché ses peurs et pleuré comme on peut parfois pleurer après un fou rire. Mes deux moteurs sont l’humour et l’envie de m’adresser directement au public. D’ailleurs, même si le spectacle n’est pas interactif, il arrive que certains spectateurs réagissent. C’est pour cela que le seul en scène, qui permet d’intégrer ces réactions, est le format idéal.
Comment avez-vous construit ce spectacle ?
A.Z. : J’ai lu, écouté, discuté. J’ai fait la liste de plein de sujets et d’anecdotes et je les ai testés devant mes proches et du public. Quand on parle de la mort pendant 1h15, mieux vaut que ce soit drôle ! Le rire permet de garder le rythme et l’énergie et libère toutes sortes d’émotions. Il est comme un catalyseur, surtout sur un sujet aussi frontal. C’est aussi un spectacle pour se donner du courage face à la mort et rappeler le précieux de la vie. C’est comme un moment de méditation inversée, qui n’éloigne pas l’angoisse mais qui prend en charge notre impuissance collective face à la mort pour célébrer la vie.
Propos recueillis par Catherine Robert
à 14h05. Relâche le 20 juillet. Tél. : 04 90 03 01 90. A partir de 13 ans. Durée : 1h15.
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