« Dans ton intérieur » de Julia Perazzini, en quête de son grand-père fantôme
Artiste en résidence au TPM, Julia Perazzini [...]
Tissant inlassablement des liens entre sciences et arts, David Wahl propose avec Nos coeurs en terre de considérer l’environnement minéral d’un nouvel œil : les pierres sont vivantes, elles auraient même une sexualité. Explications.
« La première fois que j’ai entendu parler de notre généalogie terrestre, c’était à bord du Pourquoi pas ?, bateau dont je chroniquais l’expédition scientifique à la recherche des sources thermales le long de la dorsale atlantique. Un géochimiste m’a alors expliqué que c’est de ce genre de cheminées qui crachent du souffre sous l’eau qu’est née la vie sur Terre. Pierre Borel, scientifique du XVIIème siècle, avait ainsi un cabinet de curiosités où trônaient une pierre en forme de phallus et une autre en forme d’utérus. C’était la preuve pour lui que les pierres se reproduisent et que c’est d’elles qu’est née la vie. Bien sûr, les pierres n’ont pas de sexualité mais on vient bien de la matière inerte. Et cette idée me paraît puissante et poétique.
Il va me transformer en homme-montagne
Olivier de Sagazan, avec qui nous interprétons Nos cœurs en terre, est un performeur sculpteur qui rêve que ses sculptures s’animent. Au fur et à mesure du spectacle, il va donc me transformer en homme-montagne, me couvrir d’argile, de branches et de feuillages, tandis que je raconterai l’histoire merveilleuse, charnelle et tendre qui, selon moi, nous unit au minéral. Même s’il véhicule une matière scientifique, je mène toujours mon travail en racontant des histoires. Enfant, j’étais fasciné par les fossiles, par le fait que de la terre puisse resurgir le passé. Sans faire la leçon, j’ai envie qu’on retrouve ce lien, cet émerveillement, qu’on comprenne que regarder autour de soi, c’est aussi regarder à l’intérieur de nous. Nous sommes le produit de ce qui nous entoure. Olivier et moi tenterons donc sur scène, guidés par la mise en scène de Gaëlle Hausermann, de fondre nos langages, nos matières, de ne faire plus qu’un corps. »
Propos recueillis par Eric Demey
Du 1er au 24 novembre, du mercredi au samedi à 20h30, le dimanche
Artiste en résidence au TPM, Julia Perazzini [...]
Accompagnée à la mise en scène par Ludmilla [...]
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