Sspeciess de Daniel Linehan
En prenant le contrepied des discours [...]
Première Scène nationale de France pour sa fréquentation publique, Le Quartz de Brest a su faire de son festival, DañsFabrik, le fer de lance de la création chorégraphique.
Depuis neuf éditions, le festival DañsFabrik du Quartz de Brest, dirigé par Matthieu Banvillet, propose des œuvres très originales, à l’écriture souvent radicale, qui ont une place à part dans la création contemporaine. Souvent, il fait la part belle à un pays ou une zone géographique, comme un petit festival au sein du grand, et confie cette part de la programmation à des artistes. Cette année, c’est l’occasion de faire le point sur quarante ans de danse belge, en confiant à Lisbeth Gruwez et Maarten Van Cauwenberg le soin de répondre à la question « que nous disent les chorégraphes belges aujourd’hui ? ». L’explosion de la danse contemporaine y a toujours été très en prise avec les mouvements “ corporels ” des courants issus des arts plastiques et de la performance des années 60-70. C’est donc avec un regard engagé et performatif qu’ils auscultent notre époque. A tout seigneur, tout honneur, c’est Lisbeth Gruwez qui ouvre ce focus belge avec, en avant-première, sa création Piano Works Debussy, un duo qui l’unit à la pianiste Claire Chevallier.
À corps et à cris
Pour le reste, seront convoqués Tumbleweed (Angla Rabglio et Micaël Florentz) avec leur premier spectacle, The Gyre, où se danse une infinie rotation pour explorer le mouvement perpétuel. Force(s) physique(s) encore pour Gwendoline Robin et Gravitation 6899, une performance inédite, un jeu de corps en mouvement, terrestres ou célestes… Louis Vanhaverbeke, jeune bricoleur, performeur et slammeur belge, sonde, dans sa troisième création, Mikado Remix, les limites de la normalité ou de l’anormalité, tandis que I-Clit de Mercedes Dassy est un spectacle manifeste du corps, où l’objet sexuel devient sujet. Enfin, Hanna de Meyer interroge les liens entre condition féminine, écologie et décolonisation en faisant fusionner texte et mouvement. On pourra aussi entendre Pénélope Antena, chanteuse multi instrumentiste et le DJ Benny Bang, puis tout finira en apothéose avec A Love Supreme d’Anne Teresa De Keersmaeker et Salva Sanchis ! Côté français, on découvrira la création d’Ainsi sois moi d’Olivier de Sagazan, une forme de réponse aussi laconique qu’ironique au célèbre « Connais-toi toi-même », et celle de Betty Tchomanga intitulée Mascarades, construite à partir d’un seul mouvement : un saut vertical ! Même inspiration pour Pulse de la compagnie Kiaï, un ballet aérien dans lequel sont propulsés six acrobates à partir d’un espace rebondissant. Ce sera aussi l’occasion de voir des spectacles rares, comme Eighteen de Thierry Micouin, Entropie de Léo Lérus, Lou de Mickaël Phelippeau et White Dog de Latifa Laâbissi. Tout ça en six jours !
Agnès Izrine
Tél. : 02 98 33 70 70.
En prenant le contrepied des discours [...]