Cru

Livrer les corps dans leur émotion brute, débarbouillés dans tout atour décoratif. Des corps qui s’attirent, se repoussent, se tordent, se disloquent, se redressent, s’abandonnent… Qui disent l’ineffable de la relation à l’autre. Tel est l’axe qui tend la recherche de Pau Portabella et de Marta Torrents, acrobates unis au main à main, fondateurs de la compagnie Fet a Mà. Lui formé au théâtre, elle passée par la danse, ils se sont rencontrés au Lido, école de cirque toulousaine. En quête d’un « cirque immédiat, sans artifice, épuré, où le corps mis en avant parle de lui-même et crée son propre langage », ils ont forgé leur vocabulaire : les portés dramatiques. En scène, leur écriture allie la théâtralité des postures, le sens métaphorique des figures et l’élan du mouvement, pour envisager le geste circassien non « comme un vecteur d’exploit mais comme l’expression d’un sentiment. »

Gw. D.