Coronis, zarzuela baroque de Sebastián Durón, avec Vincent Dumestre à la baguette et Omar Porras à la mise en scène.

Une belle nymphe, une rivalité amoureuse entre Neptune et Apollon, des combats célestes : tels sont les éléments formant la trame de Coronis, une partition méconnue de Sebastián Durón, premier organiste et maître de la chapelle de Madrid au début du XVIII^e siècle. Pour Patrick Foll, directeur du Théâtre de Caen, l’ouvrage est un ovni  : « Qui connaît la musique profane et les zarzuelas de Duron ? Franchement, même en Espagne… quasi personne ! Coronis est l’une des premières zarzuelas, ce genre propre à l’Espagne, qui existe toujours aujourd’hui, et qui puise ses racines dans le 17è siècle. Coronis date de cette époque. C’est la première fois que l’on va créer en France une zarzuela baroque en version scénique. Ce qui m’intéresse dans cette musique, c’est ce langage affiché entre tragique et comique » explique-t-il.   À la tête du Poème Harmonique, Vincent Dumestre tire de l’oubli cette zarzuela baroque où s’enchaînent dans un mélange de burlesque et de tragique chansons populaires, chœurs fastueux et lamentations poignantes. Pour la mise en scène, qui mieux qu’Omar Porras, le Colombien à l’univers plein de fantaisie et d’humour, pouvait ressusciter la grandeur du Siècle d’Or espagnol ? « J’ai pensé tout de suite à Vincent Dumestre, qui a une connaissance extraordinaire de cette musique espagnole du Siècle d’Or, et à Omar Porras. C’est le binôme parfait pour relever ce pari » conclut Patrick Foll.

 Isabelle Stibbe