Concerts d’Automne à Tours avec les ensembles Collegium 1704, La Tempête, Jacques Moderne, Consonance…

Pour sa sixième édition, l’inventif festival tourangeau poursuit son aventure née de l’intuition de son directeur artistique Alessandro Di Profio, musicologue amoureux de sa ville d’adoption et de la musique baroque dont il est un spécialiste. « J’ai toujours été frappé par un paradoxe : plusieurs générations de musiciens, dont la soprano Patricia Petibon, ont été formées à Tours. Et pourtant, cette ville n’avait pas encore « son » festival. Concerts d’automne a comblé ce vide pour offrir aux ensembles installés en Touraine un moment fort mais aussi pour inviter les meilleurs artistes européens à s’y produire. Car je ne crois pas à l’entre-soi : la musique s’est, depuis toujours, nourrie d’échanges » explique-t-il. Le cœur de la programmation reste attaché aux répertoires baroques, à travers des œuvres rares – on pense au programme de musique sacrée pensé par Joël Suhubiette autour de la musique d’Etienne Moulinié ainsi qu’aux pièces vocales de Haydn (Abenlied) proposées par François Bazola – mais aussi  à travers des partitions emblématiques, à l’image de l’Orfeo de Monteverdi chanté et dirigé par Emiliano Gonzalez Toro à la tête de l’Ensemble I Gemelli (le 15/10). Des interprètes devenus des complices réguliers du festival sont de la fête, à l’instar des ensembles Collegium 1704, La Tempête, Jacques Moderne, Consonance… Mais « l’identité du festival s’est construite autour du croisement des répertoires et des approches » tempère Alessandro Di Profio, très fier d’ouvrir le festival avec une « réécriture de l’opéra-tango María de Buenos Aires d’Astor Piazzolla que le public tourangeau découvrira dans une version baroque conçue par Andrés Gabetta avec des morceaux empruntés à Bach et à Vivaldi » (le 8/10 à 20h) et de présenter « dans le même esprit, les Vêpres de Rachmaninov en les alternant avec des chants byzantins » sous la direction de Simon-Pierre Bestion.

Jean Lukas