Symphonique sur Seine. Avec l’Orchestre National d’Ile-de-France, l’Orchestre National de France, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre de Chambre de Paris…

Par le nombre impressionnant de ses formations permanentes et l’attractivité  que représentent ses grandes salles (Seine musicale, Philharmonie, Théâtre des Champs-Elysées) pour les phalanges internationales, Paris et sa région concentrent l’essentiel de l’offre de concerts symphoniques en France. Du côté de l’Orchestre National d’Ile-de-France, on suivra naturellement avec une attention particulière les concerts du jeune chef texan Case Scaglione, nouveau directeur musical depuis 2019, logiquement en charge du concert d’ouverture de saison, avec sur son pupitre, le 10  octobre au Théâtre de Suresnes puis le 12 à la Philharmonie, des partitions de Wagner (Prélude de Lohengrin), Dvorak (Concerto pour violoncelle, avec le génial István Vardái en soliste) et Strauss (Also sprach Zarathustra). Pour l’Orchestre National de France, c’est à la célébration de Camille Saint-Saëns (1835-1921), à l’occasion du centième anniversaire de sa mort, qu’est vouée une partie de cette rentrée avec plusieurs concerts qui ne manqueront pas d’éclairer l’ampleur et la profondeur d’une personnalité musicale dont l’aura en son temps fut considérable : l’argentine Sol Gabetta jouera au même programme ses deux Concertos pour violoncelle et orchestre sous la direction de Cristian Măcelaru, directeur musical de l’ONF depuis septembre 2020. Avant cela, le chef roumain aura dirigé La Foi, trois tableaux symphoniques opus 130, œuvre très rare, et accompagné Alexandre Kantorow dans le Concerto pour piano et orchestre n° 5 « Égyptien » (le 7 octobre à Radio-France) avant d’aborder le 15 décembre, toujours à Radio-France, la Symphonie n° 3 avec orgue (avec Olivier Latry en soliste) et le Requiem. Semblable hommage à Saint-Saëns par l’Orchestre de Chambre de Paris avec les deux mêmes concertos pour violoncelle joués cette fois par Alban Gerhardt (le 16 octobre au TCE) sous la direction de Lars Vogt.

Saint-Saëns célébré

On retrouvera aussi le nouveau et virevoltant directeur musical de l’OCP le 17 décembre à la Philharmonie de Paris dans un étonnant programme concertant Bach-Kurtag. L’autre orchestre résident de la salle de la Porte de Pantin, l’Orchestre de Paris, en est encore lui aussi à savourer les débuts de sa collaboration avec un nouveau directeur musical : Klaus Mäkelä. Nommé dans un premier temps, en juin 2020, conseiller musical, Klaus Mäkelä prend ses véritables fonctions en ce début de saison. Formé à l’Académie Sibelius d’Helsinki, le chef finlandais est à 24 ans le plus jeune directeur musical jamais nommé à la tête de la formation parisienne. Ses deux premiers concerts de la saison à Paris mettront à l’honneur deux grands solistes français : Renaud Capuçon dans le Concerto pour violon de Korngold (les 13 et 14/10) et Jean-Guihen Queyras dans Tout un monde lointain pour violoncelle et orchestre de Dutilleux (les 17 et 18/11). Un mot aussi sur les orchestres associatifs historiques qui continuent avec leurs faibles moyens financiers de se battre pour exister : Pasdeloup fête ses 160 ans avec un nouvel enregistrement consacré à  Berlioz (Les Nuits d’Été ; Cléopâtre) et Augusta Holmès (La Nuit et l’Amour) ; Lamoureux se trouve un nouveau chef, le jeune français Adrien Perruchon (le 17/10 à Gaveau) ; et Colonne retrouve son fidèle Laurent Petitgirard dans des œuvres de Kremski, Fauré et Bizet (le 21/11 à la salle Wagram). Enfin, à la Philharmonie de Paris et au Théâtre des Champs-Elysées, on guettera les apparitions des plus grandes phalanges internationales en tournée : Alan Gilbert et le NDR Elbphilharmonie Orchester de Hambourg (le 22/10 avec Renée Fleming), Ivan Fischer avec l’Orchestre du Festival Budapest (le 24/11), Teodor Currentzis et MusiqueAeterna (le 4/12), Simon Rattle et le London Symphony Orchestra (le 13/12),  Vladimir Jurowski et le London Philharmonic Orchestra (le 14/12), Daniel Barenboim et la Staatskapelle Berlin (le 21/01)…

Jean Lukas