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Et si l’avarice, aujourd’hui, se retournait en vertu ? Avec John Arnold dans le rôle-titre, Clément Poirée met en scène L’Avare de Molière en temps de sobriété, dans un spectacle construit via la générosité du spectateur. Explications.
Comment vous est venue l’envie de monter L’Avare ?
Clément Poirée : John Arnold, après la mort de Michel Bouquet avec qui il avait joué Cléante, le fils d’Harpagon, en a ressenti le besoin. Nous avons déjà fait trois spectacles ensemble, et il est un comédien idéal pour l’incarner. J’ai relu la pièce et j’ai bien senti combien elle fait sens aujourd’hui sur la question d’une génération qui ne veut rien lâcher et écrase la suivante de son insatiable désir de vie.
Pourtant, l’avarice n’y sera pas qu’un défaut ?
C.P. : Effectivement. Nous jouerons une troupe radine, ou pauvre, c’est au choix. Et nous demanderons au public d’apporter des éléments pour les costumes, les lumières, la scénographie… Avec les huit interprètes, les techniciennes et techniciens construiront donc en direct des conditions de représentation qui seront différentes chaque soir. Dans le contexte des préoccupations écologiques actuelles, la dépense et l’avarice prennent d’autres visages, et j’avais envie d’en profiter pour réinterroger nos usages.
Comment cela va-t-il se dérouler ?
C.P. : Nous allons communiquer par tous les moyens possibles aux spectateurs une liste de nos besoins. Chaque soir, ils apporteront donc ce qu’ils veulent dans leur sac, qu’ils déballeront au plateau. On fera la mise en commun en direct et on mettra en jeu ce qui nous sera offert. À la fin, on reversera tout cela à une ressourcerie.
Ce sera quand même L’Avare de Molière ?
C.P. : Absolument. Un Avare « classique » entre guillemets. Pour moi, cette pièce est étonnamment sombre, peuplée d’adulescents restés sous cloche, qui macèrent dans une forme d’aigreur et d’agressivité. Au centre est cette figure d’Harpagon dont l’avarice et la loi qu’il fait régner deviennent le principe de tous les petits vices, à tel point qu’il devient normal qu’on ait envie de le voler, ou même de le tuer. John Arnold le transforme en un tyran attachant parce qu’il s’accroche à la vie quand chacun spécule sur sa mort prochaine. Comme un roi Lear qui voudrait tout garder et repartir dans sa vie.
Propos recueillis par Eric Demey
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 16h. Tel : 01 43 28 36 36.
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