« La Foire de Madrid » du Collectif La Voix des Plumes et son metteur en scène Ronan Rivière investissent le texte de Lope de Vega
Le Collectif La Voix des Plumes, porté par [...]
Avec Celle qui ne dit pas a dit, créé cet été à Avignon, Sarah Pèpe signe un texte sur la légitimité de parler et met en lumière le combat féministe par le prisme du travail, univers dans lequel se croisent l’individuel et le politique.
Qui sont ces femmes qui disent ou qui ne disent pas ?
Sarah Pèpe : J’ai eu envie de créer une forme autour de ce verbe, « dire ». Ensuite, j’ai eu envie de voir comment nous nous constituons tous autour de notre prise de parole selon trois identités possibles qu’on peut simplifier ainsi : « celle qui dit », qui s’est construite autour de cette possibilité et de ce devoir de dire pour elle et pour tout le monde ; « celle qui dit après », qui se considère comme quelqu’un qui parle mais qui n’a pas conscience qu’elle répète plutôt les paroles de celle qui se sent légitime à le faire ; et « celle qui ne dit pas », qui n’y arrive pas, et qui n’est donc pas tellement considérée par les autres. À elles trois, elles construisent une hiérarchie des paroles.
En quoi ces trois identités sont-elles caractéristiques de l’univers professionnel féminin ? Évoluent-elles au cours de la pièce ?
S.P. : Ce sont des travailleuses dont on ignore la fonction exacte et dont on voit que la parole hiérarchise les rapports. Elles ont des identités figées, mais à un moment donné, « celle qui ne dit pas » va être convoquée par une instance dirigeante, et elle va enfin « dire ». Cette première prise de parole va atteindre chacune dans son identité individuelle et dans son positionnement dans la chaîne de la parole. Cela va tout désorganiser et engendrer des questionnements chez les autres femmes, puisque « celle qui ne dit pas » réussit à rendre possible quelque chose d’inattendu, qui va entrainer d’autres possibles.
Pourquoi ce texte ?
S.P : Je n’en finis pas d’explorer la question de notre possibilité d’action dans un monde de plus en plus violent. L’individuel et le politique se tissent énormément dans ce texte. J’avais envie d’éclairer le rapport des femmes au travail dans une société qui les dévalorise. On sait que les femmes ne sont pas socialisées de la même façon. Ce qui m’intéresse, c’est de montrer les logiques à l’œuvre, toutes reliées entre elles.
Entretien réalisé par Louise Chevillard
à 17h, relâches les mardis. Tel : 04 90 25 58 19. Durée : 1h.
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