« Eh bien, chantez maintenant ! » par l’Ensemble Faenza , les Fables de La Fontaine en musique d’époque
L'ensemble Faenza propose un théâtre [...]
Dans Ce que vit le rhinocéros lorsqu’il regarda de l’autre côté de la clôture, Pauline Hercule et Pierre Germain s’emparent de la fable animalière de Jens Raschke pour évoquer les injustices du monde. Un texte mené par quatre jeunes comédiens pour une performance des plus collectives.
Pourquoi avoir choisi de mettre en scène ce texte de Jens Raschke ?
Pauline Hercule : Nous l’avons trouvé formidable et avons tout de suite eu l’intention de le mettre en scène avec de jeunes comédiens, afin de toucher tout public dès 10 ans. C’est un texte qui a plusieurs niveaux de lecture : c’est d’abord une fable animalière, dans laquelle on suit l’histoire d’un ours qui arrive dans le zoo d’un camp de concentration, après la mort soudaine du rhinocéros. L’expression « camp de concentration » n’est jamais prononcée dans la pièce. Mais même sans connaitre ce pan de l’Histoire, les enfants comprennent qu’une grande injustice se trame derrière la clôture. Il y a d’un côté les « Rayés » dans leurs vilaines maisons, et les « Bottés » dans leurs jolies maisons. Il y a aussi cette cheminée qui fume… et les questions dérangeantes de l’ours qui veut comprendre ce qu’il se passe, tandis que les animaux ferment les yeux.
Comment la figure de l’animal est-elle constituée sur scène ?
P.H. : Les scènes se déclenchent très rapidement, et les comédiens interprètent toutes sortes d’animaux. En une seconde, un comédien devient « Petite marmotte » sans qu’on ait besoin d’un artifice. Tout est porté par la narration et le comédien va seulement changer son débit de parole et la hauteur de sa voix. C’était important aussi de ne pas marquer le genre des animaux. Ici c’est une jeune femme de vingt ans qui joue le papa babouin. Il est important que cette jeunesse porte cette histoire, se rappelle qu’il ne faut pas oublier.
Vous parlez d’un public « actif » : qu’entendez-vous par là ?
P.H. : Nous sommes dans un dispositif tri-frontal, afin de se voir en tant que spectateur, d’interroger le regard collectif vis-à-vis d’une injustice. Les animaux incarnent une grande diversité d’attitudes qui toutes posent question et amènent à ressentir les situations, de l’engagement qui va de soi au non engagement pour protéger sa famille, etc. Chaque animal interroge l’articulation entre l’individuel et le collectif, et la pièce alerte sur la nécessité de ne pas détourner le regard.
Entretien réalisé par Louise Chevillard
à 11h15. Relâche les lundis. Dès 10 ans. Tel : 09 74 74 64 90. Durée : 1h.
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Spectacle en forme de série télé policière [...]