Karine Sahler et Bryan Polach présentent « Violences conjuguées » une bouleversante quête qui s’élève contre la fatalité de la violence
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Avignon / 2024 - Entretien / Jacques Descorde
Familier d’Avignon Off, l’auteur, metteur en scène et comédien Jacques Descorde éclaire dans ses pièces la construction des êtres face à l’adversité, une inlassable quête de sens et de vérité intime. Cette année il crée à partir d’un fait divers au mobile insaisissable « « un thriller psychologique » explorant notamment la thématique de l’emprise.
L’écriture de votre texte a été inspirée par un fait divers impliquant un père et son fils. Quel est-il et pour quelles raisons avez-vous voulu le raconter et le mettre en scène ?
Jacques Descorde : La pièce est basée sur une histoire vraie : le meurtre de Bernard Mazières, un ex-journaliste politique du journal Le Parisien, perpétré par son fils de 17 ans avec la complicité d’un ami. Le mobile de ce crime demeure énigmatique. Nous connaissons le déroulement des événements mais le motif reste insaisissable. Je me suis interrogé sur la manière dont cette tragédie a pu se développer au sein même de la maison familiale.
Votre pièce est décrite comme « un thriller psychologique ». Comment vous saisissez-vous de cette plongée dans la psychologie des personnages ?
J.D. : La tension palpable de la pièce se nourrit de l’intensité des émotions et de la menace latente qui plane. La relation entre le fils et son ami est marquée par une domination toxique, où l’un exerce un contrôle subtil mais puissant sur l’autre. Ce pouvoir se manifeste à travers une manipulation psychologique, emprisonnant le fils dans un cercle vicieux de dépendance et de manipulation. En toile de fond, le désir est un thème omniprésent, soulevant des questions essentielles sur les motivations cachées des personnages dans chaque interaction : « Que veux-tu de moi ? » et « Ne vois-tu rien venir ? »…
Quelles sont les lignes directrices de votre mise en scène ?
J.D. : Chaque scène a été élaborée à partir d’improvisations, imprégnées d’une essence expressionniste. Mon objectif est d’intégrer cette esthétique à la fois dans le jeu et sur scène. Pour exemple, le spectacle est ponctué par des vidéos qui s’inspirent du film Les oiseaux d’Hitchcock.
Le sujet des relations familiales fracturées, que vous avez déjà abordé dans d’autres pièces, est dans cette pièce central. Ce thème est-il un axe directeur de votre démarche artistique ?
J.D. : Dans mes histoires, il y a toujours des enfants. Des petits et des grands enfants courageux, téméraires, malins. Des enfants « lumière » capables de soulever des montagnes, capables de tout pour vivre et survivre. Des enfants « roc » devenus plus fort que les adultes, plus matures que leurs propres parents quand ces derniers sont incapables d’assumer leurs responsabilités de parents. Cette fois-ci, c’est un enfant « ombre » de 17 ans, dans cette période symbolique où l’on cherche à se défaire de l’autorité parentale, qui souhaite réellement tuer son père. Cette intention peut être le résultat d’un lourd secret de famille…
Propos recueillis par Agnès Santi
à 12h50. Relâche les 9 et 16 juillet. Tél : 04 32 74 18 54. Texte paru aux Éditions l’œil du souffleur.
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