On aura pas le temps de tout dire
C’est un titre qui résume parfaitement la [...]
Les jeunes femmes de Bnt Al Masarwa ont choisi la diversité musicale pour porter les maux dont souffrent trop d’entre elles en Egypte… Un projet à la portée universelle.
« Ma liberté ne t’appartient pas, elle est mienne ! » Le message envoyé par ces jeunes femmes natives du Caire est on ne peut plus explicite. Libérer la parole et dénoncer les oppressions dont trop d’entre elles sont encore victimes au nom de la tradition, et d’idées reçues qui n’ont que trop duré. Elles se sont rencontrées en 2014 au Caire, au cours d’un atelier d’écriture organisé par l’Institut Nazra d’études féministes. « Nous avons collectivement écrit plusieurs textes qui ont été mis en musique et chantés par trois d’entre nous. » Six morceaux ont ainsi constitué en 2015 un premier album. Depuis certaines ont quitté l’aventure, d’autres ont rejoint le groupe, mais l’objectif demeure le même : raconter leur quotidien, sans faux semblants, en paroles et musique.
Une bande-son au diapason du message
Pour porter cette parole, elles peuvent compter sur une bande-son à l’image de leur jeunesse : un mélange de groove oriental, de rap, de rock et d’électro. Mieux : après avoir glané les mots d’Egyptiennes exposées à tous ces maux que sont les mariages forcés, les violences conjugales, l’excision…, elles ont publié un second recueil, dont le titre suffit à mesurer les enjeux : Mazghuna, que l’on peut traduire par « femme emprisonnée ». « Pour notre second album, nous avons beaucoup travaillé nos voix, nous utilisons des instruments électroniques, mais aussi acoustiques et traditionnels, mixés avec des effets pour un son nouveau. Le rap peut croiser la musique traditionnelle ou l’opéra. », confient-elles en avant-propos de leur concert à Avignon.
Jacques Denis
à 20h30. Tél. : 04 90 14 14 14.
C’est un titre qui résume parfaitement la [...]