L’Absolu
L’inclassable Boris Gibé poursuit sa démarche [...]
Le poète égyptien Abdullah Miniawy présente Le Cri du Caire, une création à l’ouverture d’esprit héritée du chant soufi.
C’est à Blaise Merlin, l’actif directeur du festival La Voix est Libre, que l’on doit cette création, née dans les soubresauts des Printemps arabes. « Je suis arrivé au Caire dans une atmosphère très créative et j’ai découvert des artistes ouverts à des rencontres musicales. Mahmoud Refaat m’a fait écouter un album d’Abdullah Miniawy. Ça a été un choc. », confie celui qui trois ans durant essaiera de faire venir le poète slammeur en France. En 2017, c’est chose faite, ce qui initie le début d’une aventure qui se prolonge désormais à Avignon. Aux côtés du maître de céans, dont le verbe comme la verve s’inscrivent dans l’héritage des chantres soufis, on retrouve le souffle circulaire du saxophoniste anglais Peter Corser, le clarinettiste néo-klezmer post-psychédélique Yom, et l’Allemand Karsten Hochapfel, violoncelle hérétique et guitare électro-acoustique.
Poétique de la diversalité
En clair, Le Cri du Caire outrepasse les questions de frontières et brise les œillères, pour pointer entre les lignes des enjeux du monde actuel. Ceux d’un enfant, grandi dans la solitude en Arabie Saoudite avant de s’ouvrir au monde via Internet, ceux d’un jeune adulte qui creusa le sillon de sa différence entre l’érudition poétique des psalmodieurs du Coran et l’énergie tellurique des rappeurs, ceux d’un écrivain qui milite avec les armes de la rhétorique pour faire surgir d’autres relations entre tous, entre ici et là-bas. Ce monde dont nous parle à sa manière toute singulière Abdullah Miniawy – mots doux, phrasés tranchants dans le vif du sujet –, c’est tout autant le nôtre. A bon entendeur viendra le salut !
Jacques Denis
à 20h30. Tél. : 04 90 14 14 14.
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