« Tant pis c’est moi », un stand-up autobiographique de Sam Karmann tout en sensibilité et finesse
Un homme, une histoire, une famille, des [...]
Tout se pète la gueule, chérie revient 14 ans après sa création par le chorégraphe québécois Frédérick Gravel. Un état des lieux sur le masculin qui résonne de nouveau avec quatre hommes, mis à l’épreuve d’un public qui a su évoluer dans ses représentations.
Voici un chorégraphe qui « redécouvre » son œuvre : un mécanisme intéressant, quand on sait l’importance de la notion de répertoire en danse, avec son cortège de « relectures », de « recréations »… De son propre aveu, Frédérick Gravel n’avait pas saisi comment sa pièce revêtait en 2010, dans le regard des spectateurs, les atours d’une crise certaine de la masculinité. Il s’en explique au micro. On saisit alors le ton du spectacle, devant un chorégraphe qui justifie ses tentatives, digresse, s’inquiète du but d’une œuvre d’art (avoir des partenaires sexuels ?), de l’âge pour danser, ou de l’utilisation de l’argent public par les artistes. Distance et humour, bien sûr, pour qualifier cette proposition artistique, qui invite le spectateur à revoir ses attentes ! De fait, Gravel choisit d’approfondir sa mise en scène du corps masculin, quitte à nous en donner la nausée. Dans une référence à la culture américaine, les voilà en santiags, casquettes et coupe mulet, à jouer de leurs bouteilles de bière, au son de vieux airs de country.
Faire la part des choses
On y voit aussi des mâles blancs aux muscles bandés, à quatre pattes sur les poings, pectoraux et deltoïdes saillants. On assiste à une scène de violence gratuite d’un groupe d’hommes envers un homme seul, jusqu’à l’humiliation. Des séquences où la sensibilité, voire la féminité, pourraient effleurer, tournent vite au ridicule : emperruqué en blonde, un homme nu joue à la danseuse de pôle dance, mais n’oublie pas de mettre dans la lumière ses plus beaux attributs et la puissance de ses membres. Plus tard, un autre traverse le plateau en ange naïf, deux petites ailes roses de papillon collées au dos. Finalement, le chorégraphe conforte ici le danseur comme objet, et objet de désir. Il met à distance, grâce à l’humour, la virilité démesurée, la virilité toxique, avec toutefois un risque, qu’il appartient au spectateur de déjouer : car à force de stéréotypes, de caricatures, n’est-il pas plus difficile de toucher à la vérité de l’être, à sa vulnérabilité, et d’accéder à la dimension critique de l’œuvre ?
Nathalie Yokel
à 21h, relâche le 11 juillet. Tél. : 04 90 82 33 12.
Un homme, une histoire, une famille, des [...]
Avec Sarah Carré, Stéphane Boucherie met en [...]
Les Dramaticules partent à la recherche du [...]