« Larmes de crocodile » de Fanny Catel et Jean-Noël Françoise, une histoire de l’humanité à leur manière, musicale et artisanale
Dans Larmes de crocodiles, Fanny Catel et [...]
Quelle vérité dans les corps, tous les corps ? Claire Durand-Drouhin explore la diversité du corps sur un plateau à l’aune de rencontres entre danseurs et danseuses affirmant leurs différences.
Quelques cartons bruts pour figurer un sofa, une assise, ou une couche. C’est le corps au repos qui ouvre le spectacle, vite rattrapé par la danse comme lien constant entre les êtres. Et c’est Jean-Pierre qui donne le la, traversant la scène de son fauteuil roulant. Il vient prendre la place de Julius, le bousculer, le réveiller, se hissant déjà dans un improbable duo comme le veut le titre du spectacle : lui, le danseur aux deux membres inférieurs amputés, avec Julius, le grand échalas circassien. La dramaturgie respecte cette notion de rencontre entre deux altérités, deux corporéités, en faisant ressortir les particularités de chacun comme autant de moteurs pour aller vers autrui. Au micro, les danseurs nous rapprochent encore davantage de cette mécanique, précisant le nom des interprètes et la rencontre à venir, créant un lien très direct avec le spectateur. La chorégraphe Claire Durand-Drouhin s’amuse de ces grands écarts entre les corps, qui transgressent, chacun à leur façon, la question de la norme et de la visibilité des corps différents.
Des corps sans empêchement
Quels corps montre-t-on sur une scène ? Assurément des corps qui ne correspondent pas à la norme. Dans ce cas-là, quelle place pour la vérité ? Pour l’appréhender, nous sommes servis : une danseuse classique enceinte, un danseur handicapé, un contorsionniste élastique, un circassien virtuose… Ils ont tous en commun une certaine étrangeté, que la danse transforme en poésie. À l’épreuve de la chorégraphie, ils racontent un homme et une femme qui lui échappe, essayant de se glisser dans les interstices de ses formes, une épreuve de force et d’équilibre, des portés en spirales et en enroulements, des tournoiements en passements de jambes comme une danse de salon… Parfois, la rencontre opère au détriment de la spontanéité comme à travers ces arabesques répétées qui traduisent une importance de la forme plus que de la matière brute. On préfère se rapprocher des élans incontrôlés et des confidences des interprètes, tout à leur quête de vérité et de bonheur.
Nathalie Yokel
relâche le 10, à 14h40 (départ navette). Tél. : 04 90 85 12 71.
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