Tiran Willemse et Aurélien Dougé en solos
L’Atelier de Paris accueille un double [...]
En faisant entrer dans son répertoire un ballet narratif extrêmement bien mené, mêlant l’amour, la mort et le récit historique, l’Opéra de Paris réussit à remettre à l’honneur la danse classique du XXe siècle.
Avec Mayerling, Kenneth Mac Millan (1929-1992), chorégraphe et directeur du Royal Ballet de Londres, a réussi à créer un « ballet d’endurance » à la dimension cinématographique, digne des plus grandes productions d’Hollywood. Car c’est une vraie performance d’arriver à faire comprendre au public une intrigue aussi compliquée avec autant de personnages. Et le chorégraphe y parvient non seulement avec un sens de la dramaturgie exceptionnel conjugué au talent théâtral des danseurs et danseuses, mais aussi par un lexique extrêmement travaillé qui « typifie » chacun d’entre eux, mais reste d’une complexité technique presque sans égale ! La musique, réalisée par John Lanchbery à partir des œuvres les plus sombres et inquiétantes de Franz Liszt, réorchestrées de manière grandiose, soutient de bout en bout le récit, entraînant le spectateur dans les recoins les plus ténébreux de l’âme humaine. Dans cette histoire de double suicide, du Prince Rodolphe, héritier de la couronne impériale d’Autriche, et de Mary Vetsera, il n’est question que de violence, de sexe, de sensualité et de mort. Des thèmes chers au chorégraphe britannique, et un ballet mené formidablement par les interprètes de l’Opéra de Paris.
Noirceur et beauté
Hugo Marchand, qui tient là un des rôles les plus difficiles du répertoire masculin tant du point de vue de la résistance physique – deux heures et quelques d’une chorégraphie diabolique – que de l’interprétation dramatique est impressionnant. Non seulement dans sa maîtrise technique époustouflante, que de l’évolution de son personnage, qui apparaît totalement défait à la fin de l’ouvrage. Dorothée Gilbert, qui danse Mary Vetsera, est tout aussi étonnante dans l’ambivalence de son rôle, Se coulant dans l’érotisme des mouvements de MacMillan, tout en restant d’une innocence presqu’enfantine. Hannah O’Neill en Comtesse Marie Larisch est absolument brillante, et séductrice. Héloïse Bourdon en Impératrice Elisabeth est merveilleuse d’élégance, de tenue, de force délicate. Roxane Stojanov en Mizzi Caspar, la maîtresse du cabaret, a toutes les langueurs et le dynamisme que ce rôle suppose. Quant à Silvia Saint-Martin qui incarne ici la Princesse Stéphanie, peut-être l’un des personnages les plus difficiles à jouer, face à la cruauté de Rodolphe – Hugo Marchand, est parfaite dans sa composition. Que dire de plus si ce n’est que l’Opéra de Paris a eu raison de faire entrer ce « nouveau » grand ballet narratif (après L’Histoire de Manon, véritable succès du même MacMillan) à son répertoire !
Agnès Izrine
à 19h30. Relâche les 3, 4, 10, 11/11. Tél. 08 92 89 90 90. Durée : 2h45 avec deux entractes
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