Nouvelle création mondiale de Crystal Pite à l’Opéra de Paris
Crystal Pite, qui a déjà créé le formidable [...]
Le chorégraphe britannique Wayne McGregor reste rare en France. Si Autobiography a fait événement lors de sa venue au festival d’Avignon, la pièce provoque des sentiments contradictoires.
Le titre de la pièce semble inviter à s’embarquer dans une narration, dans une histoire personnelle conjuguée à la première personne. Mais Wayne MCGregor n’est pas de ceux à s’épancher. Et d’autre part, sa danse ciselée dans une abstraction pure supporte mal le récit, le témoignage, ou l’intime confidence. Car le chorégraphe n’a pas modifié son écriture pour élaborer son Autobiography : ses danseurs sont toujours des machines de guerre à la technique irréprochable, grandes lianes élastiques ou masses musculeuses puissantes, promptes à développer d’incroyables variations puisées dans un vocabulaire classique, mais tordu parfois même à l’extrême par l’exigence du chorégraphe de repousser les limites du corps.
Une danse hors de son propos
Alors que se joue-t-il dans cette autobiographie qui porte si mal son nom ? Les séquences de danse s’enchaînent dans une scénographie lumineuse qui, telle une sculpture mouvante, possède sa propre chorégraphie. La musique électro, lancinante, accompagne la vélocité des danseurs qui ne cèdent jamais à l’épuisement. C’est dans la composition chorégraphique que se niche la fameuse autobiographie, puisque le chorégraphe s’est basé sur le séquençage de son propre génome pour élaborer sa réflexion. Au final, les 23 séquences de la chorégraphie en sont les déclinaisons, offertes aléatoirement à chaque nouvelle représentation. Difficilement compréhensible et lisible, ce principe laisse le spectateur subjugué par la beauté virtuose de la danse.
N. Yokel
à 20h. Tél. : 03 85 42 52 12. Spectacle vu au Festival d’Avignon en juillet 2019.
Crystal Pite, qui a déjà créé le formidable [...]