« Décodage » et « L la nuit », par Jana Klein et Stéphane Schoukroun : un théâtre de crise où la fiction se nourrit du réel
Après notamment Notre Histoire, pièce fondée [...]
Véronique Augereau interprète l’impensable : le deuil d’un fils mort dans une fusillade de masse dont il est l’auteur. Guidée par Stéphane Daurat, elle explore les affres de la douleur inconsolable.
« J’ai voulu orienter la direction d’acteur vers une recherche de la simplicité, de l’authenticité, de la vérité et de l’intensité. Mettre en espace l’humanité dans le partage des émotions et une grande dignité dans la narration de cette tragédie. Travailler tout en retenue pour ne pas montrer ni expliquer ce qu’il faut ressentir, mais pour que chaque spectateur puisse être surpris par ses propres émotions et réactions. » dit Stéphane Daurat, qui confie à Véronique Augereau le rôle extrêmement périlleux d’une mère devant composer entre la souffrance d’avoir perdu son enfant et la culpabilité d’avoir fait naître celui qui a infligé la même douleur à d’autres. Le monologue écrit par Elisabeth Gentet-Ravasco ausculte l’angle mort de toute tragédie, celui où se tient la famille de l’assassin, soumise à l’opprobre, à la honte, à la culpabilité et à la bêtise de ceux qui préfèrent accuser plutôt que d’essayer de comprendre.
Nous sommes tous des assassins
« En tant qu’être humain, mais aussi en tant qu’autrice, je m’interroge souvent sur les motivations des uns et des autres, et plus particulièrement sur les motivations de ces jeunes criminels suicidaires. Qui sont-ils ? Quelle société avons-nous construite pour que nos enfants grandissent dans cette violence ? En quoi sommes-nous responsables, coupables ? Comment peut réagir la mère d’un terroriste ? Comment peut-elle accepter la vérité ? Quel est son degré de culpabilité ? Peut-elle se détacher des actes de « sa chair et son sang » ? Comment ne pas se demander si elle n’a pas guidé ce bras ? Est-il possible d’imaginer une vie « après » ? » Telles sont les questions qui ont guidé Elisabeth Gentet-Ravasco pour écrire ce texte dont Véronique Augereau s’empare avec une sincérité à fleur de peau qui interroge les limites ténues entre l’humain et l’inhumain.
Catherine Robert
à 11h40 ; relâche les 10, 17 et 24 juillet. Tél. : 04 90 16 07 50. Durée : 1h10.
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