X, d’Alistair McDowall, mise en scène du collectif OS’O
Le collectif OS'O nous propulse dans une [...]
La comédienne Lola Naymark et les musiciens-acteurs Pierre-Marie Braye-Weppe, Louis Caratini et Thibault Perriard font swinguer la vie de Zelda Fitzgerald en un biopic flamboyant, adapté du roman de Gilles Leroy et mis en scène par Guillaume Barbot.
Pourquoi avoir choisi d’adapter Alabama song ?
Guillaume Barbot : J’adapte beaucoup de romans pour en faire du théâtre et je suis aux aguets d’écritures musicales et de thématiques qui me touchent. Je travaille beaucoup le rapport entre le texte et la musique, avec toujours le projet d’un live au plateau. Quand le rythme, le swing du texte font sentir qu’on peut le lire à haute voix, j’ai envie de l’entendre par un acteur ou une actrice. La langue de Gilles Leroy a ainsi non seulement une force littéraire mais aussi une force théâtrale. J’ai adapté son roman en évitant la facilité du conteur ou du narrateur, préférant donner l’impression que l’histoire se vit au présent et au jour le jour.
Qui est Zelda ?
G.B. : Je vais commencer par me contredire ! Zelda est la femme de Francis Scott Fitzgerald mais c’est un peu trop à ça qu’on la réduit… Zelda est Zelda ! Certes mariée à l’un des plus grands romanciers du XXème siècle, formant avec lui un couple dont on peut dire qu’il a inventé la célébrité dans les années 20, bien avant Sartre et Beauvoir, mais aussi écrasée, effacée par un mari qui ne voulait pas qu’elle écrive, qui a pillé son journal intime et signé certains de ses textes. Zelda, morte brûlée vive dans un des hôpitaux psychiatriques où elle a été enfermée pendant des années… Zelda, à la fois romancière, peintre, danseuse, qui avançait à 4000 à l’heure, battait tout le monde à la course et au saut, détruite par les électrochocs, rendue apathique et amorphe, malgré son envie de danser jusqu’au bout… Il y a une force vive, solaire en elle. Elle s’appelait Zelda comme l’héroïne du roman La Salamandre que sa mère avait adoré. Elle est comme cet animal qui traverse les flammes même si, ironie du sort, elle est morte brûlée. Disons alors qu’elle est une de ces figures qui préfèrent brûler franchement que mourir à petit feu…
Comment le spectacle la présente-t-il ?
G.B. : C’est un portrait, un spectacle-rencontre, comme je dis souvent : il s’agit de rencontrer l’actrice, les acteurs-musiciens autant que Zelda, en prenant le temps d’être vivants ensemble. Violon, piano et batterie : les musiciens se partagent les rôles masculins (Francis Scott Fitzgerald, les amants de Zelda, ses médecins). La scénographie dessine un cercle assez vertigineux, sorte de piste de danse un peu délabrée dont Lola Naymark s’empare avec un pulse permanent, comme celui du jazz qui était la musique en vogue à l’époque (même s’il ne s’agit évidemment pas de faire un spectacle d’époque), pour servir ce texte drôle, percutant, charnel et revendicateur.
Propos recueillis par Catherine Robert
Du mardi au samedi à 20h30 ; le dimanche à 16h30. Tél. : 01 43 28 36 36.
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