Adeline Rosenstein achève Laboratoire poison avec Antipoison,

« Laboratoire Poison est un lieu d’observation, où l’on joue à se demander quel visage, quel détail, quel effet sonore ou lumineux, quel moindre facteur exercerait une influence décisive sur notre désir d’intransigeance ou au contraire sur notre disposition à excuser un fait de trahison » dit Adeline Rosenstein. Lorsqu’un groupe minoritaire refuse de se soumettre et s’organise clandestinement, il doit faire face au soupçon de trahison. Comment pardonner ; comment expliquer ; comment éviter la censure ? Laboratoire Poison 1, première partie de ce chantier documentaire au long cours, pose ces questions à partir de documents alertant sur les apories de la « collaboration stratégique ». Les volets suivants suivent les parcours d’anciens résistants face aux luttes pour l’indépendance de différents pays colonisés par la France, la Belgique et le Portugal. Le quatrième opus, sous-titré Antipoison, poursuit, complète et clôture l’enquête autour des femmes résistantes, « trop absentes des récits de résistance, eux-mêmes trop absents de la mémoire du monde ».

Catherine Robert