Thomas Hauert se confronte, simultanément, à la réinvention d’un rapport entre la danse et la musique, et à un travail novateur sur le groupe.
La question de l’unisson est presque taboue en danse aujourd’hui : le fait d’exécuter le même geste, en même temps, est suspect, comme si le totalitarisme, l’armée ou l’abdication du libre-arbitre rôdaient derrière chaque mouvement collectif. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que l’on observe le travail que Thomas Hauert a entrepris sur la synchronisation et sur la notion d’ensemble. A l’intérieur d’une partition complexe liée à la traduction corporelle d’une œuvre musicale, se développe ce que le chorégraphe appelle les « unissons improvisés ». Suivant des règles de jeu prédéfinies, chaque danseur prend tour à tour le rôle de leader ; ses impulsions sont reprises et transformées par les autres. L’unisson, alors, n’est pas seulement lié à la forme du geste reproduit par l’ensemble des interprètes : il prend sa source dans la concentration et l’écoute que les danseurs doivent développer pour se livrer à ce partage du mouvement, qui les engage dans une attention nouvelle à ceux qui les entourent.
Accords, conception et mise en scène de Thomas Hauert, du 13 au 18 avril 2010 à 21H. Théâtre de la Bastille, 76 rue de la Roquette, 75011 Paris. Réservations : 01 43 57 42 14