Aah ! Les Deferlantes
Le festival Aah ! Les Déferlantes ! décale [...]
On peut parier que l’année jazz sera placée sous l’aura sud-africaine. Et qui mieux qu’Abdullah Ibrahim pour ouvrir le bal.
Alors qu’une jeune génération pointe le bout de sa trompette (Mandla Mlangeni) et baguettes (Tumi Mogorosi), l’Afrique du Sud a pleuré en début d’année son aîné, le trompettiste Hugh Masekela, décédé d’une longue maladie. C’est une autre légende, sortie du formidable creuset des années sombres de l’Apartheid, qui fera l’ouverture du festival, avec sa non moins mythique formation Ekaya, un nom que l’on peut traduire par « terre natale ». Celui qui peut aisément figurer un Duke Ellington austral, sa référence ultime d’ailleurs, a toujours su manier la bande-son de ses racines, le jive des townships et le chant choral, pour les marier aux blue notes afin de bâtir une œuvre sans pareille. Une note, et l’on sait que c’est lui. Un toucher unique, une signature mélodique, cet ardent défenseur des droits civiques a toujours su dépasser les frontières stylistiques. D’ailleurs, il n’a jamais vraiment goûté le mot jazz, « un terme trop restrictif pour notre musique. »
Un guitariste aux cordes sensibles
Ce message d’ouverture, Sibusile Xaba, un jeune guitariste né à Newcastle dans la province du KwaZulu-Natal, l’a fait sien, comme entendu sur son récent double album, Unlearning / Open Letter To Adoniah. Virtuose à la guitare, c’est pourtant la spiritualité qui se dégage de sa voix et de ses doigts qui a su conquérir les âmes sensibles face au folk jazz. Son univers, dans le droit fil du légendaire Philip Thabane, s’appuie lui aussi sur les traditions d’un pays érudit de sons, pour mieux les transcender et nous porter vers un territoire imaginaire, le sien.
Jacques Denis
à 20h30. Tel : 01 49 22 10 10. Places : de 12 à 20 €.
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