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Avignon / 2019 - Entretien / Nina Santes et Célia Gondol
Complices de longue date, Nina Santes et Célia Gondol recréent à deux voix et quatre mains leur concert chorégraphique A Leaf.
Vous avez créé A leaf, far and ever en 2016. Pouvez-vous nous parler en quelques mots de cette première version de votre pièce ?
Nina Santes et Célia Gondol : Avec A leaf, far and ever, nous avions créé une pièce contemplative dont le fil conducteur était le son. Pour cette première version, notre postulat de départ était de « parler la musique et danser la disparition du langage ». Par là, nous nous intéressions au son des choses, aux qualités de vibration, d’onde, qui seraient à l’origine de toute matière. Nous avions fabriqué des situations vocales et chorégraphiques à partir d’une collecte de sons de l’univers, en nous référant notamment à la banque de données de la NASA.
Pourquoi avoir eu envie de recréer cette pièce ?
N. S. : Ma rencontre avec la pensée écoféministe et la création de la pièce Hymen Hymne, notamment, m’ont amenée une autre lecture de A leaf et de ses intentions profondes.
C. G. : Actuellement, la recherche scientifique est toujours plus en expansion. Des projets comme la conquête de Mars ne sont plus de la science-fiction. Parallèlement, la prise de conscience du désastre environnemental est de plus en plus importante. Ces évolutions faisaient déjà partie de nos échanges en 2016, mais ils résonnent aujourd’hui avec un réel sentiment d’urgence.
N. S. et C. G. : Nous vivons avec le sentiment de mort imminente de notre habitat premier, de notre environnement. Qu’est-ce que cela fait à nos corps ? Comment continuer à vibrer, à rester empathiques ? Comment recomposer des organisations sensibles ? Est-ce qu’on peut encore se servir du théâtre pour ça ? Quelles cosmogonies peut-on formuler collectivement pour changer de paradigme, de récit ? Cette pièce brasse ces questions qui appartiennent à nos démarches respectives.
Outre son titre raccourci, quels sont les changements par rapport à la version originelle ?
N. S. et C. G. : Depuis cette création en 2016, nous avons chacune mené des projets de spectacles et performances au sein desquels la dimension immersive, inclusive, la relation scène/ salle, performeurs/ spectateurs, est devenue centrale. Nous avons eu le désir de retravailler A Leaf dans un dispositif plus poreux, qui s’autoriserait un rapport direct avec le spectateur, et jouerait plus entre réel et fiction. Dans sa structure, la pièce devient plus clairement un concert, articulant un certain nombre de morceaux. Ces morceaux sont composés de chants, de danses, de prises de parole, d’échanges avec l’audience.
Propos recueillis par Delphine Baffour
Les 6 et 7 juillet à 15h et 18h, le 8 juillet à 11h. Tél. 04 90 14 14 14. Durée : 50 mn.
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