La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Critique

Passim

Passim - Critique sortie Théâtre Gennevilliers Théâtre de Gennevilliers
Passim, la dernière création du Théâtre du Radeau. Crédit visuel : Brigitte Enguerand

T2G – Théâtre de Gennevilliers / Théâtre du Radeau / mes François Tanguy

Publié le 27 septembre 2014 - N° 224

Après Coda en 2005, Ricercar en 2008, Onzième en 2011, le Théâtre du Radeau poursuit ses explorations scéniques et poétiques avec Passim. Une nouvelle expérience au-delà des mots. Imposant. 

Il faudrait pouvoir ne rien dire de trop précis, de trop concret au sujet des créations du Théâtre du Radeau. Ne pas avoir à expliquer, à décortiquer les choses qui adviennent sur le plateau lorsque le noir se fait et que Laurence Chable, Patrick Condé, Fosco Corliano, Muriel Hélary, Vincent Joly, Carole Paimpol, Karine Pierre, Jean Rochereau et Anne Baudoux surgissent, les uns puis les autres, costumés, emperruqués à la manière de personnages emphatiques, dans leurs apparitions instables, plus ou moins fugitives, ouvrant de suites de paroles (de Kleist, Shakespeare, Molière, Calderón…) ou de présences en mouvement la voie de cheminements poétiques. Il faudrait pouvoir seulement, simplement se contenter de dire allez-y, courrez – même – découvrir ce monde de frottements, de visions littéraires, musicales, picturales, allez faire l’expérience de ce théâtre de superpositions et de plongées. Il faudrait, en somme, pouvoir éviter tout commentaire, comme le directeur de la compagnie installée au Mans, François Tanguy, explique vouloir le faire.

Un monde de frottements et de superpositions

« Pour moi, déclare-t-il, seul l’acte compte, pas le commentaire qui nous fait tomber dans des pièges dialectiques : est-ce que c’est désincarné ou pas… est-ce que c’est abstrait ou concret… Dès qu’on commence à commenter, on crée des ellipses partout… » En effet, dans Passim, seul l’acte compte. Comme seuls comptent, pour ce qu’ils sont et ce qu’ils provoquent, pour eux-mêmes, en-dehors de toute justification dramaturgique, les êtres qui s’imposent sur le plateau, allant et venant, les musiques qui s’élèvent et s’éloignent (de Gluck, Cage, Schubert, Xenakis…), les textes qui se détachent ou s’entremêlent (en français, italien, espagnol, anglais, allemand), les panneaux et châssis monumentaux qui composent et recomposent l’espace scénique, toutes les parenthèses qui s’ouvrent et se referment dans une valse incessante de fondus enchaînés… Passim a été créé en novembre 2013, au Festival Mettre en Scène, à Rennes. Cette création impressionnante est aujourd’hui reprise au Théâtre de Gennevilliers, dans le cadre du 43ème Festival d’Automne à Paris.

 

Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Passim
du vendredi 26 septembre 2014 au jeudi 12 février 2015
Théâtre de Gennevilliers
41 Avenue des Grésillons, 92230 Gennevilliers, France

Du 26 septembre au 18 octobre 2014. Les mardis et jeudis à 19h30 ; les mercredis, vendredis et samedis à 20h30 ; les dimanches à 15h ; relâche les lundis. Durée du spectacle : 1h45. Tél. : 01 41 32 26 26 et 01 53 45 17 17. www.theatre2gennevilliers.com, www.festival-automne.com. Egalement du 5 au 15 novembre 2014, au Centre dramatique national de Besançon ; du 25 au 29 novembre à La Fonderie, au Mans ; du 7 au 16 janvier 2015 au Théâtre Garonne à Toulouse ; du 21 au 31 janvier au Théâtre national de Strasbourg ; du 5 au 12 février à la MC2 de Grenoble.

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