William Forsythe étonne par l’audace de sa dernière création
« Oui, nous ne pouvons pas »… C’est dans l’élan contradictoire d’un espoir brisé net que William Forsythe a inscrit sa dernière création, Yes we can’t. La danse ici oscille entre chuchotements, mots éraillés, râles, criailleries au micro, contorsions frénétiques et éclatements dans l’espace. Elle se déploie en une succession de scènes, sans cesse perturbées et recomposées, comme autant de conversations entre les corps, d’intrigues dénouées à peine esquissées. Les dix-neuf danseurs de la Forsythe Company faufilent un subtil entrelacs de solos, duos et mouvements de groupe sur la musique tout en contrastes de Dietrich Krüger, Niels Lanz et David Morrow. De ce tourbillon de sauts, de gestes arrachés au quotidien, disloqués, de bribes parlées, avortées, de tentatives narratives contrariées et de jeux de mots rigolos filtre une raillerie de la rhétorique politique. Et puis une inquiétude aussi, quelque chose de l’incertitude de notre époque.
Yes we can’t, Pièce de William Forsythe et des danseurs de la Forsythe Company, du 26 au 28 mars 2009, à 20h30, au Théâtre national de Chaillot, 1 place du Trocadéro, 75016 Paris. Rens. : 01 53 65 30 00 et www.theatre-chaillot.fr.