La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Critique

Wunderkammer

Wunderkammer - Critique sortie Théâtre Paris l’Espace Chapiteau de la Villette
Crédit photo : Sean Young Légende photo : Quelques belles images dans la Wunderkammer de Circa.

Parc de la Villette
Compagnie Circa
CIRQUE
Critique

Publié le 29 novembre 2012 - N° 204

La compagnie australienne Circa dévoile une « chambre des merveilles » bien fade.

Quelle curiosité ! C’est à la Renaissance que se constituèrent sous la férule de collectionneurs passionnés les « chambres de merveilles » où se serraient, pour le grand plaisir des curieux de tous poils, antiquités, bizarreries, objets d’histoire naturelle et autres bestioles empaillées, comme autant de choses, témoignages de la nature ou du passé offerts au travail de la mémoire. Yaron Lifschitz, metteur en scène et directeur artistique de la compagnie australienne Circa, eut l’habile idée d’emprunter ce concept pour composer un spectacle de cirque, discipline de l’extraordinaire, de l’hétéroclite et de l’inédit. Il assemble ainsi des numéros d’acrobaties, d’équilibres, de main à main, de trapèze fixe, de mât chinois et de hula hoop, le tout ponctué d’intermèdes dansés ou de gags burlesques. Sur le plateau nu cerné de néons bleus, les sept acrobates, tout en muscles, s’appliquent vaillamment à l’ouvrage et enchaînent leurs figures sous le feu des lumières.

Lieux communs

Dessous noirs, bas résilles, strip-tease, talons aiguilles écarlates, femmes portant des hommes sur les épaules ou tombant sous le charme du mâle viril qui les laisse choir au sol, costumes vaguement inspirés du cabaret : les clichés se bousculent et prennent la pose dans ce déroulé de numéros traditionnels relookés rétro. Le spectacle pourrait y trouver son trait d’humour s’il en jouait. Mais que de sérieux ! Les mines solennelles, les corps athlétiques et la gestuelle gymnique donnent à ce défilé l’allure hiératique d’une démonstration réglée au cordeau. Quelques moments et images fortes cependant se détachent, dont un tendre duo masculin au mât chinois. Tout reste (encore ?) trop sage et manque de rythme, de folie, tant et si bien que les prouesses, de moyenne facture, se diluent dans les basses eaux musicales d’une bande-son mixant classique, électronique, pop-rock et vieux tubes. L’histoire nous apprend que les « Wunderkammer » viennent au lointain des antiques « Trésors de lieux communs »… Curiosité ?

Gwénola David

A propos de l'événement

Wunderkammer
du mardi 27 novembre 2012 au dimanche 30 décembre 2012
l’Espace Chapiteau de la Villette
Grande Halle, Parc de la Villette, 75019 Paris

Jusqu’au 30 décembre 2012, à 20h30, sauf jeudi à 19h30, dimanche à 16h, relâche lundi et les mardis 4 et 18 décembre. Grande Halle, Parc de la Villette, 75019 Paris. Tél. : 01 40 03 75 75. Durée : 1h25.
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