Ring de Cyrille Musy
Autour de la figure du cercle, Cyrille Musy [...]
Avignon / 2019 - Entretien / Mathieu Touzé
Après son succès l’an dernier, Mathieu Touzé revient au Théâtre Transversal avec son Garçon d’Italie d’après Philippe Besson. Une enquête polyphonique sur la vie d’un disparu.
Un Garçon d’Italie est la seconde création de votre Collectif Rêve Concret. Comment poursuit-elle la recherche amorcée avec votre mise en scène de Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit ?
Mathieu Touzé : J’ai découvert Un Garçon d’Italie de Philippe Besson à peu près au même moment que Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit de Fabrice Melquiot. J’ai tout de suite voulu le monter. Mais pour une première création, il me semblait important de travailler de manière très collective avec les comédiens, et le roman de Philippe Besson ne se prête pas à cette approche. Après ma première pièce, je me suis senti prêt à aborder ce roman qui s’ouvre un peu à la manière d’un polar, sur la mort d’un jeune homme prénommé Luca, pour nous emmener ensuite ailleurs…
En quoi ce roman est-il selon vous propice à être porté sur scène ?
M.T. : Plus que son sujet, c’est l’écriture de Philippe Besson qui me touche dans ce texte. Pour raconter une histoire somme toute assez simple de double vie, d’adultère – Luca entretenait à la fois une relation amoureuse avec Anna et avec Léo, un jeune prostitué –, l’auteur déploie trois textes successifs à la première personne. Trois monologues d’une grande profondeur psychologique.
Comment avez-vous travaillé ces trois paroles avec les comédiens Yuming Hey, Amélie Charbonnier et Estelle N’tsembé ?
M.T. : Comme à mon habitude, tout est parti du texte. À partir de lui, j’ai demandé aux acteurs d’imaginer l’espace mental de leurs personnages, et j’ai conçu avec eux des figures stylisées. Cela afin de porter sur scène le choc que constitue la rencontre de Luca, Anna et Léo dans le texte. Une rencontre qui est comme la naissance du théâtre, bouleversante.
Vous revendiquez aussi un rapport étroit avec la musique. De quelle manière accompagne-t-elle la parole ?
M.T. : Je m’inspire beaucoup des concerts pop dans mon travail. Pas forcément en diffusant de la musique, mais plutôt dans l’écriture du déplacement des corps dans l’espace, très énergique. Il me semble que si la musique, les arts plastiques et le cinéma ont su s’approprier à bon escient certaines techniques théâtrales, la réciproque n’est pas vraie. Je crois que le théâtre n’a pas encore su faire sa métamorphose. Il faut œuvrer à son ouverture, le faire dialoguer avec le monde, avec le quotidien.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
à 12h, relâche les mardis 9, 16 et 23 juillet. Tel : 04 90 27 05 87
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