Un champ de forces
Heddy Maalem chorégraphie une Babel des corps qui révèle le champ de forces
des identités.
« L’Europe n?est plus le centre du monde, elle n?est qu’un des berceaux de
notre intelligence. De toute part, le monde nous arrive, il est plus que jamais
la somme des ailleurs. », écrit Heddy Maalem en exergue de sa nouvelle
création. Le chorégraphe franco-algérien fouille le jardin sauvage qu’est la
planète au temps mondialisé « d’après l’Eden » pour mettre à jour le
Champ de forces qui façonnent l’être aux prises avec la brutalité du
quotidien, pour dire avec le corps l’urgence de ralentir la « ruée générale
vers le Rien ». Venant d’Europe, d’Asie et d’Afrique, les douze danseurs se
déploient en quatuor et déclinent une partition de gestes qui se colorent des
pigments de chaque culture. Chez les uns, le mouvement s’origine dans le bassin,
chez d’autres, il paraît plus abstrait ou plus individuel. Cette Babel des
corps, sensuels, poétiques, parfois traversés de violence sourde, révèle les
chevauchements d’identités, les phénomènes de tribus, la subtile diversité des
langages, les jeux d’attraction/répulsion? Autant de forces qui travaillent
notre époque jusque dans sa chair.
Gw. David
Un champ de forces, chorégraphie d’Heddy Maalem, les 4 et 5 mai, à 20h30,
à l’Agora, Scène nationale d’Evry et de l’Essonne, Place de l’Agora, 91000 Evry.
Rens. 01 60 91 65 65 et
www.theatreagora.com.