Mal de crâne
La tragédie underground en cinq actes de [...]
Le mari, la femme et son amant, l’éternel triangle amoureux sous la plume du Prix Nobel de littérature 2005, cela donne Trahisons, un véritable puzzle existentiel.
Cette histoire est inspirée de la vie de l’auteur même. Dans Trahisons, Harold Pinter, le sulfureux dramaturge anglais mort il y a dix ans, joue le vaudeville à l’envers. Tout commence deux ans après la rupture de Jerry et Emma qui menaient une relation adultérine. A partir de là, en neuf tableaux, l’auteur remonte les liens amoureux et amicaux qui unissaient le mari, sa femme et son amant, jusqu’à dix ans en arrière, aux débuts de l’histoire, en 1968.
Les silences importent autant que les mots
« À travers ces trois histoires d’amours, Pinter dresse une autopsie de l’Amour. On part de l’amour à son état le plus désespéré pour arriver à son état naissant, le plus passionné », explique Christophe Gand, le metteur en scène. Dans une scénographie très mobile, il fait s’enchaîner des scènes où les silences importent autant que les mots, où les regards et les gestes démentent les postures. Le mari tient ses émotions à distance. L’amant reste sur ses gardes et calcule ses coups. Et la femme oscille entre séduction mystérieuse et humanité sincère. L’humour, souvent cruel, d’Harold Pinter, qui dépeint à la fois un milieu social et une époque, s’attaque bien sûr aussi à toutes ces lâchetés qui font de nous des humains. Plus qu’une histoire d’amour et d’amitié, Trahisons traite du mensonge et des non-dits qui peuplent nos existences et desquels on s’accommode.
Eric Demey
à 19h55. Tel : 04 90 27 36 89
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