Le jazz théâtre de Frédérik Haugness distille le superbe poème narratif de Joseph March, sombre, saccadé et enfiévré.
C’est une épopée nocturne et tragique qui swingue… comme le jazz. Et c’est un jazz théâtre virtuose, impétueux, langoureux ou enfiévré – avec conteur (Benoit Verhaert), trompette, piano, basse et batterie – qui exprime l’univers brillamment et désespérément dépravé de Joseph Moncure March, dans le New York explosif des bas fonds des années 20. Le superbe poème narratif fut édité en 1928 et connut un beau succès malgré son interdiction à Boston à cause de son contenu osé. Sa dernière réédition a été illustrée par Art Spiegelman. Queenie, superbe, et Burrs, clown admiré, se disputent et lors d’une soirée qu’ils improvisent échouent dans les bras de quelqu’un autre. The Wild Party, adapté, traduit et mis en scène par Frédérik Haugness, s’étire le long d’une nuit de fête enfumée où l’alcool coule à flots, où les corps s’échauffent jusqu’à la confrontation glaçante des deux hommes. Une dérive saisissante, violente et crue d’une vie nocturne effrénée. « On les sentait prêts à exploserSous leur masque de chair triste… »
Agnès Santi
Avignon Off. The Wild Party de Joseph Moncure March, adaptation et mise en scène Frédérik Haugness, du 13 au 21 juillet (relâche le 18) à 22H à l’AJMI, en face des Doms, 1bis rue des Escaliers. Tél : 04 90 14 07 99.
