Frédérique Lazarini éclaire brillamment les enjeux de « La Mégère apprivoisée »
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Avignon / 2024 - Entretien / Inês Barahona et Miguel Fragata
Nourri de multiples sources, ce second volet d’un diptyque autour de la crise environnementale et climatique, réalisé par Inês Barahona et Miguel Fragata, laisse place à la puissance de l’imagination et de l’action collective.
Le premier volet de votre diptyque destiné au jeune public, s’intitulait L’État du Monde (Un dur réveil). Trois ans plus tard, de quelle manière ce second volet prolonge-t-il votre projet initial ?
Inês Barahona et Miguel Fragata : Il l’approfondit plus qu’il le prolonge. Notre premier volet relevait d’une dimension individuelle, très concrète, tandis que ce deuxième volet est plutôt fondé sur l’idée d’une réactivation de la force des utopies, d’appel à une forme d’imagination collective. Nous mesurons les manières dont notre système économique impacte nos vies, mais aussi les vies de ceux qui habitent très loin, et c’est cet aspect existentiel qui nous intéresse. Nous avons construit divers programmes participatifs, dont l’atmosphère et les échanges ont ensuite été transmis à l’objet artistique. Nous avons parcouru plusieurs territoires, au Portugal, à Lyon et Avignon, afin d’écouter les gens, leurs souvenirs, leurs espoirs, leurs difficultés, leurs utopies plus ou moins secrètes.
Comment prendre en compte les multiples aspects d’un aussi vaste sujet ? Quelles priorités vous ont guidés ?
I.B.et M.F. : S’emparer d’un tel sujet est un énorme défi. Après avoir réuni des éléments scientifiques, politiques, économiques, sociologiques, démographiques, littéraires, après avoir réalisé des centaines d’interviews et une dizaine de documentaires, il nous a fallu prendre une décision. Nous avions deux possibilités : soit nous restions dans le sillage de notre recherche, dans un rapport de proximité au réel, soit nous nous laissions contaminer par les impressions de la tournée, en investissant dans une logique de construction d’un imaginaire symbolique plus que métaphorique. Nous avons choisi la deuxième option.
Quels sont les langages artistiques sollicités dans votre création ?
I.B.et M.F. Pour Terminal nous avions l’intuition que le langage de la musique pourrait être fort. Nous avons invité Hélder Gonçalves à composer la musique, et Manuela Azevedo à être maître de cérémonie – et à chanter. Nous avons créé un univers spécifique avec le scénographe Eric da Costa et le créateur lumière Rui Monteiro. Le travail avec les comédiens a permis de passer de la logique documentaire à un langage symbolique. Chaque personnage représente une forme de sensibilité vis-à-vis de la crise.
Comment apparait l’avenir dans votre création ?
I.B.et M.F. : On pense souvent à une image du quotidien. Le réveil sonne, puis on reporte la sonnerie de 10 minutes en 10 minutes. Comme ça, on dort un tout petit peu plus. Et on se convainc que nous sommes capables de retarder la confrontation à la catastrophe, annoncée bien avant que notre réveil ne sonne. L’avenir, dans ce spectacle, est lié à l’idée du pouvoir de l’action collective. Les histoires amènent à découvrir une société secrète d’enfants qui ont des plans pour changer le monde. Terminal joue autour de l’ambivalence du mot. On pense à la fin, et on pense à un lieu de passage, de changement de destination. Nous sommes à un carrefour. Que peut-on faire ? Au moins, imaginer. Et si possible, ensemble.
Propos recueillis par Agnès Santi
à 22h, relâche le 17. Tél : 04 90 14 14 14. Durée : 1h30.
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