Temps Danse 2020 au Monfort, six propositions chorégraphiques originales

Le Monfort propose un temps fort centré sur la danse avec six spectacles rassemblés sur douze jours. Logique puisque chacun d’entre eux est programmé deux fois. C’est déjà une particularité qui mérite d’être soulignée, car elle est rare ! Une autre spécificité de ce mini festival est qu’il ne présente volontairement pas de créations, mais des pièces relativement récentes, qui toutes ont déjà rencontré le succès, mais n’ont pas eu la chance d’être suffisamment programmées à Paris. C’est donc l’occasion de rattraper son retard en allant voir ces pépites. Kaori Ito et son Robot l’amour éternel ouvre le bal. Croisant avec humour et poésie son quotidien d’interprète globe-trotteur et sa vie partagée, entre le Japon où elle est née et la France où elle travaille et a fondé une famille, Kaori Ito s’interroge sur son existence « de robot »  en quête de temps comme d’identité. Autre temps, autres souvenirs, ceux de Xie Xin, et sa formidable compagnie qui fait sortir de l’ombre une histoire de fantômes chinois aussi élégante qu’énigmatique dans From IN.

Un programme éclectique

Olivier Dubois joue les stars dans Pour sortir au jour, un solo dont il est le sujet et l’objet. Tout simplement. Il faut dire qu’avec une soixantaine de spectacles à son actif, il a de quoi chorégraphier et se jouer de son image avec un brio et un humour décapant. Toujours dans le domaine de l’intime, Sylvain Bouillet écrit une pièce entière avec son fils de 10 ans. Avec une acuité exceptionnelle, Des gestes blancs attire le regard sur les liens complexes et sensibles de la filiation tout en explorant les forces physiques qui sous-tendent leur relation. Un univers très différent est celui de Claudio Stellato, maître du bricolage absurde, décalé et chorégraphique. Dans Work, il envoie quatre danseurs dans un rituel aussi mystérieux que grotesque, autour du bois, de la peinture et des clous. Enfin, Faro Faro de Massidi Adiatou promet un Battle affolant de coupé-décalé, breakdance, arts martiaux, acrobaties, improvisation et danses traditionnelles africaines propres à enflammer la scène du Monfort.

Agnès Izrine