Taïval

On avait laissé Olli Vuorinen dans l’univers poétique et onirique de Lento, entouré de ballons gonflés à l’hélium. On le retrouve avec d’autres compères, qui, comme lui, ont essuyé les bancs de l’Académie Fratellini et, comme lui, aiment se glisser dans des territoires étranges. La nouvelle création Taïval de la compagnie Nuua propose de mettre au jour ce qui est d’ordinaire dissimulé dans le travail des circassiens ou des danseurs : la douleur. Avant d’être question de cirque, c’est le corps qui est au centre du propos, amené par les trois performeurs à traverser des situations sérieusement absurdes, repoussant ses limites. Mais à parler de manipulation, de contrôle de soi et de l’autre, c’est finalement au cirque que l’on revient, dans des propositions à la fois drôles et inquiétantes, cultivant l’insolite dans leurs jeux physiques comme dans leur jonglage.

N. Yokel