Le Centre Suzanne Dellal de Tel Aviv présente la nouvelle garde israélienne
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On ne compte plus les éditions de ce festival où la danse urbaine a pu se faire une place de choix. Cette année, de nombreuses thématiques s’en dégagent, dans l’esprit d’une danse qui dépasse les styles pour mieux parler de notre temps.
Les plateaux partagés, dans l’intimité de la salle aéroplane, sont toujours l’occasion de découvertes, de mélanges esthétiques, de réflexions ouvertes. Quand la soirée « Bas les Masques ! » nous offre deux formes de dévoilement, la scène de « Nos Futurs » donne une belle image de la jeunesse. Le plateau « Prenez soin de vous » déploie quant à lui une rencontre entre la puissance, la spiritualité et la sérénité dans deux solos féminins. Mais on peut choisir d’entrer dans cette édition par la forme plus que par le fond. La programmation donne la part belle aux duos, dans des formes réinventant avec beaucoup d’imagination le pas de deux. Armande Sanseverino et Gaël Germain s’arment d’humour pour incarner, dans En pièce jointe, une situation professionnelle délicate à travers le moment de l’entretien d’embauche. La danse et le théâtre se croisent pour produire un imaginaire proche de l’absurde. Marco Delgado et Valentin Pythoud s’engagent aussi au seuil de l’humour dans un corps à corps sobrement intitulé Dos, qui mêlent les techniques de danse et de cirque propres à chacun. Leurs différences s’expriment en toute confiance du geste et du corps, dans la force de la rencontre. C’est à la sortie d’une boîte de nuit que nous entrainent Maxime Cozic et Sylvain Lepoivre, avec Oxymore, non pour l’exubérance des danses de fête, mais pour les instants suspendus qu’elles peuvent produire. Enfin, cette édition marque le retour de Nathalie Fauquette et Hugo Ciona, qui pourront enfin nous dévoiler leur poétique duo Kaïros.
La danse intense, du duo au grand format
Si l’on préfère les grandes formes, prenons rendez-vous avec Mandala 2.0, que Jann Gallois recompose à chaque nouvelle rencontre avec des danseurs amateurs. Ici, nombreux sont les jeunes de 16 à 23 ans à avoir rejoint le projet, pour beaucoup issus de la classe d’excellence hip hop du Lycée Turgot à Paris. Force des lignes de la chorégraphie, puissance du collectif, voici un moment fort qui inaugurera la présence de la chorégraphe à Suresnes en tant qu’artiste associée en 2024. Avant de la retrouver pour sa Block Party fédératrice et accessible à tous dès trois ans, pour danser ensemble et faire tomber les barrières ! François Lamargot donne également sa nouvelle pièce de groupe, Je t’aime à la folie, un titre qui en dit long sur le pouvoir d’exubérance de la danse. Enfin, à ne pas manquer, Maldonne, la première pièce de groupe de Leïla Ka, féminine et puissante.
Nathalie Yokel
À lire : Entretien avec Carolyn Occelli, directrice du Théâtre Jean Vilar : « Pour faire vivre la danse, il est important de sortir des étiquetages. C’est ce que font les artistes eux-mêmes. »
Tél. : 01 46 97 98 10. www.suresnes-cités-danse.com
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