Racheter la mort des gestes
Jean-Claude Gallotta présente sa nouvelle [...]
Une pièce de celui qui fut probablement le plus grand chorégraphe du XXe siècle, et une création d’une toute jeune chorégraphe : l’Opéra de Paris ne recule devant aucun défi.
En 1973, Merce Cunningham crée à l’Opéra de Paris Un jour ou deux. La pièce suscite l’enthousiasme de certains, l’incrédulité des autres, voire le scandale : à l’opposé de l’expressivité qui règne alors dans la danse classique, le chorégraphe propose un ballet sans narration, sans émotion signifiée, revendiquant un mouvement « expressif en lui-même », porteur également de sa propre musicalité, indépendante de la composition sonore. Près de quarante ans après sa création, on peut enfin redécouvrir cette œuvre majeure, qui fut rarement remontée.
Sous apparence
Cette reprise d’Un jour ou deux est accompagnée d’une création de Marie-Agnès Gillot, étoile de l’Opéra, qui depuis quelques années signe ses propres chorégraphies. C’est un challenge que de créer sa première pièce pour un groupe nombreux (20 personnes) au sein d’une maison où elle a toujours dansé. Elle connaît les interprètes, mais, comme elle le souligne : « Je les connais dans des emplois, des rôles. Et je dois oublier ce que j’ai vu d’eux ! » L’Opéra est cependant un cadre fécond, qu’elle entend bien mettre à profit. « J’ai ici la maison des pointes », remarque-t-elle notamment. Et si les pointes sont liées au vocabulaire classique, elles ne demandent qu’à être utilisées dans une démarche contemporaine, qui exploite les sensations vertigineuses de cette technique : l’élévation, la vitesse, mais aussi le danger et la peur…
Marie Chavanieux
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