La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Entretien Philippe Saire

La Nuit transfigurée

La Nuit transfigurée - Critique sortie Danse Lausanne Opéra de Lausanne
Crédit : Mario Del Curto Légende : Philippe Saire crée La Nuit transfigurée avec la Camerata de Lausanne.

Opéra de Lausanne / Théâtre Sévelin 36
Chor Philippe Saire

Publié le 1 octobre 2012 - N° 202

Schönberg, Vivaldi, un couple, un aveu, une déchirure : Philippe Saire témoigne de sa prochaine création, un travail de danse porté par la musique et une véritable collaboration avec la Camerata de Lausanne.

« Cette création est le fruit de la collaboration entre ma compagnie et l’Opéra de Lausanne, qui doit rouvrir ses portes après d’importants travaux. Nous travaillons étroitement avec la Cameratade Lausanne, qui m’a fait empoigner cette musique de Schönberg, très belle, mais pas facile, dans le sens où elle ne laisse pas forcément une place pour la danse. Pour moi, une musique pour la danse est une musique qui manquerait de quelque chose… et ce quelque chose pourrait être la danse. En l’occurrence, La Nuit transfigurée est une œuvre qui se tient par elle-même, et dans laquelle il faut que l’on se glisse, dans un rapport juste. Ma façon de le faire a été de travailler moi aussi à partir du poème qui a inspiré l’œuvre musicale. C’est le point de démarrage de matières et de situations physiques pour les danseurs. Ce n’est pas une pièce à forte théâtralité comme ont pu l’être certains de mes spectacles, il s’agit avant tout d’un travail sur le mouvement. Le lien Schönberg-Vivaldi a été déterminé en commun avec Pierre Amoyal, directeur dela Camerata de Lausanne, dans l’intention de trouver quelque chose de radicalement opposé.

Toute une série de climats

Autant La Nuit transfigurée évoque l’entre-deux, quelque chose de sombre et de l’ordre de l’émotion, autant il nous fallait lui opposer quelque chose de plus clinquant. Cette opposition a déterminé pas mal de choses dramaturgiquement. Ces états et situations physiques sont une sorte de sous-texte. Ce couple, dépeint par le poème de Richard Dehmel, génère toute une série de climats, d’une chose cachée jusqu’au dévoilement, et j’ai cherché des traductions extrêmement physiques. Quel état de corps cela amène-t-il, quel imaginaire cela déclenche-t-il ? Il y a à la fois un travail sur le duo, et un travail sur les effets de groupe. Ce duo est la traduction d’un désir de fusion plus large que la transposition de ce couple à la scène. Je n’ai jamais vraiment travaillé sur une musique préexistante, et cela m’amène à trouver des choses différentes, en ayant à cœur de travailler ce rapport à la musique plus que sur mes travaux précédents. J’ai horreur de me répéter, et cette proposition de l’Opéra de Lausanne m’a intéressé comme un nouveau défi et une façon de me renouveler. »

Propos recueillis par Nathalie Yokel

A propos de l'événement

La Nuit transfigurée
du vendredi 2 novembre 2012 au dimanche 18 novembre 2012
Opéra de Lausanne
avenue du théâtre, Lausanne

Opéra de Lausanne, avenue du théâtre, Lausanne. Le 2 novembre 2012 à 20h et le 4 à 17h. Tel : 004121 315 40 20. Théâtre Sévelin 36, avenue de Sévelin 36, Lausanne. Les 13 et 14 novembre 2012 à 19h, les 16 et 17 à 20h30, et le 18 à 18h. Tél. : 004121 620 00 11.

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