Mino Cinelu & Nils Petter Molvaer
Mino Cinelu & Nils Petter Molvaer La [...]
Dans ce programme incandescent, la formation créée par le violoniste Richard Schmoucler retrouve la balalaïka du virtuose Alexei Birioukov dans un tourbillon d’airs russes, mélodies tziganes, danses roumaines ou moldaves.
On commence à bien connaître cette formation d’exception, unique en son genre, constituée de musiciens classiques et dédiée aux musiques klezmer et tziganes. Ancien élève d’Ivry Gitlis et de Tibor Varga, Richard Schmoucler a fondé le Sirba Octet en 2002. « C’est un désir, inconscient probablement, lié à une situation émotionnelle qui m’a poussé. J’ai perdu mes parents à trois ans d’intervalle. Pendant six ans, il m’a été tout simplement impossible d’écouter ces musiques qui avaient accompagné mon enfance, toute ma vie même, et me reliaient à eux. Mais en 2002, il m’est apparu comme une évidence de proposer un programme klezmer avec mes amis de l’Orchestre de Paris, nourri aussi de ma culture de musicien classique. En ce sens, nous perpétuons une tradition, qui est de s’emparer de musiques traditionnelles, orales, pour les amener vers une écriture dite classique, comme l’ont fait Brahms, Bartok, Dvorak, Stravinsky… » explique le violoniste.
Une musique tout en contrastes
Au fil des saisons qui l’ont amené à jouer dans le monde entier et signer plusieurs disques importants, le Sirba Octet a naturellement accumulé dans ses cartons une belle palette de répertoires différents qui finissent par dessiner une carte musicale des migrations des juifs et des tziganes. Pour ces deux concerts exceptionnels présentés à la Scala, ils sont rejoints par Alexei Birioukov et sa balalaïka, ce fascinant instrument originaire de Russie que l’on a si rarement l’occasion d’écouter en concert. Leur programme intitulé « Sirbalalaïka », en tressant les uns aux autres airs russes, mélodies tziganes, danses roumaines ou moldaves, fait vivre une musique tout en contrastes, dans ses rythmes comme dans ses émotions, de l’allégresse aux larmes. C’est ainsi que, au milieu de ces musiques festives ou mélancoliques, surgit Gayen zay in shvartze Reien (« ils marchent dans la pluie sombre » en yiddish), poignant chant du ghetto, douloureux et pourtant rempli de lumière.
Jean-Guillaume Lebrun et Jean-Luc Caradec
Dimanche 29 novembre à 18h et lundi 30 novembre à 19h. Tél. 01 40 03 44 30. Places : 15 à 42 €.
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