Jacques Schwarz-Bart signe un nouvel album, « Sone Ka La 2 : Odyssey »
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Compositrice, chanteuse, Ellinoa développe un album concept intimiste aux accents étranges, inspiré de la figure tragique d’Ophélia.
Musicienne touche-à-tout, aux multiples métamorphoses tant de look que d’esthétique, Ellinoa s’impose depuis quelque temps comme une forte personnalité dans l’underground du jazz hexagonal. Si en 2018, on l’a découverte à la tête du Wanderlust Orchestra, une formation de quinze musiciens qu’elle nourrit de ses talents de compositrice et arrangeuse, la voici qui revient dans le dépouillement d’un groupe sans batterie, tout en cordes, dans l’écrin duquel vient se lover sa voix. Sous le titre de « Ballad for Ophelia », elle développe une série de chansons, en anglais et en français, inspirées par la figure mythique d’Ophélia, fiancée du prince Hamlet, emportée par la folie.
Chanson de geste contemporaine
Porté par la contrebasse d’Arthur Henn, son groupe entrelace les cordes de la guitare électrique de Paul Jarret (du groupe Pj5) au violon alto d’Olive Perrusson, tressant les timbres et les lignes de ces instruments comme des couronnes végétales adressées à la belle endormie, emportée par les flots de la rivière où elle s’est précipitée. Nimbée de mélancolie, la musique se décline comme les chapitres d’une chanson de geste contemporaine, selon un imaginaire sonore qui n’est pas sans parenté avec les univers de Björk ou de Becca Stevens. Entre les timbres tremblotants, délicatement sculptés, de la guitare et les réminiscences classiques de l’alto, renforcés de voix doublées et de séquences aux chœurs spectraux, l’album emporte comme une plongée troublante et labyrinthique dans un monde onirique funeste, d’un romantisme aux beautés vénéneuses, qui ne renonce pas à affronter ses étranges cauchemars.
Vincent Bessières
à 18 h. Place : 16 à 20€.
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